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Tout public

Paris
Opéra Bastille
06/25/2010 -  et 28 juin, 1er, 3*, 6, 9, 12 juillet 2010
Leos Janácek : Príhody Lisky Bystrousky

Jean-Philippe Lafont (Le garde-chasse), Michèle Lagrange (Sa femme, La chouette), Luca Lombardo (L’instituteur), Gregory Reinhart (Le prêtre), Paul Gay (Harasta), Adriana Kucerova (La renarde), Hannah Esther Minutillo (Le renard), Nicolas Marie (L’aubergiste), Anne-Sophie Ducret (La femme de l’aubergiste), Letitia Singleton (Le chien), Elisa Cenni (Le coq, Le geai), Natacha Finette Constantin (La poule huppée), Ghislaine Roux (Le pivert), Paul Crémazy (Le moustique), Slawomir Szychowiak (Le blaireau)
Chœur de l’Opéra national de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra National de Paris, Alessandro Di Stefano (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Michael Schønwandt (direction musicale)
André Engel (mise en scène), Nicky Rieti (décors), Elizabeth Neumuller (costumes), André Diot (lumières), Françoise Grès (chorégraphie), Dominique Muller (dramaturgie)


A. Kucerova, S. Szychowiak
(© Opéra national de Paris/Christian Leiber)



Fin de saison tchèque à l’Opéra: après la création française de Mirandolina de Martinů par l’Atelier lyrique (voir ici), voici une Petite Renarde rusée (1924) bien connue du public français: inaugurée à Lyon en 2000, la production est ensuite venue au Théâtre des Champs-Elysées en 2002 (voir ici) puis à Bastille à l’automne 2008 (voir ici), l’œuvre faisant à cette occasion son entrée au répertoire de l’Opéra national, plus de 80 ans après sa composition. Comme il y a deux saisons, l’objectif de ces sept représentations est d’attirer les plus jeunes, cette fois-ci grâce à une «offre famille» abaissant le prix des places (jusqu’à 50%) en fonction du nombre d’enfants accompagnant les adultes: bravo!... sauf pour celui qui, par malchance, se trouverait à côté d’une gamine ne cessant de poser des questions... et d’obtenir de sa mère toutes les réponses, à peine moins fort.


Les autres passeront une excellente soirée à voir ou à revoir les pimpants décors de Nicky Rieti, le long de la voie ferrée dominée par deux poteaux électriques, sous les éclairages superbement variés par André Diot. Tout un petit monde sorti d’une forêt de grands tournesols est habillé avec esprit par Elizabeth Neumuller: moustiques armés de seringues, chenille jouant au cerf-volant, poules à la fois... cocottes et prolétaires. L’opéra semble cependant un peu trop sous-dimensionné pour les immenses volumes de Bastille, mais bénéficie de sa machinerie moderne, qui permet de passer sans temps mort d’un tableau à l’autre: l’impression est confortée par le fait que durant les passages purement orchestraux, soit l’action se poursuit sur le plateau, soit le spectateur est amené à porter son regard sur un délicieux rideau de scène rappelant opportunément que Janácek trouva l’inspiration de son livret dans un feuilleton, «sorte de bande dessinée» (G. Erismann) de son ami le poète Rudolf Tésnohlídek (1882-1928) et du peintre Stanislav Lolek (1873-1936). La mise en scène d’André Engel cultive un réalisme poétique qui n’édulcore nullement un propos parfois d’une revigorante gaillardise. Et la frontière est bien poreuse entre le monde des hommes et celui des animaux, à l’image de l’idéal fusionnel de cet opéra «écolo» avant l’heure, ode à l’éternel recommencement et au cycle des saisons, à la nature et à la vie, aussi belles que cruelles.


Par rapport à 2008, la distribution est en grande partie renouvelée. Rare rescapée de la précédente affiche, Hannah Esther Minutillo prête une nouvelle fois au renard un timbre trop souvent acide. Succédant à Dennis Russell Davies, le Danois Michael Schønwandt, directeur musical de l’Opéra royal de Copenhague depuis 2000, fait vivre la musique sans tomber dans le piège de la dispersion ou de l’éclatement, à la tête d’un orchestre rutilant et fin, alerte et capiteux. Nouveaux, également, le garde-chasse truculent de Jean-Philippe Lafont, et la renarde de la Slovaque Adriana Kucerova, très en verve aussi bien vocalement que physiquement. Et l’on ne perd non plus pas au change avec l’instituteur timoré de Luca Lombardo ou le prêtre caverneux de Gregory Reinhart.


Le site de Jean-Philippe Lafont
Le site de Luca Lombardo
Le site de Paul Gay
Le site de Hannah Esther Minutillo



Simon Corley

 

 

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