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Perspective historique

Paris
Salle Pleyel
03/07/2009 -  
Karlheinz Stockhausen : Klavierstücke VII, VIII et IX, n° 4 – Kreuzspiel, n° 1/7 – Zeitmasze, n° 5 – Kontra-Punkte, n° 1
Arnold Schönberg : Trois pièces pour piano, opus 11
Johannes Brahms : Quintette avec piano, opus 34

Maurizio Pollini (piano), Quatuor Hagen: Lukas Hagen, Rainer Schmidt (violon), Veronika Hagen (alto), Clemens Hagen (violoncelle)
Klangforum Wien, Peter Eötvös (direction)


Maurizio Pollini (© Fred Toulet/Salle Pleyel)



Les «Pollini Perspectives» se poursuivent à Pleyel: le pianiste italien s’y produit seul à deux reprises, comme voici quelques semaines dans Beethoven et Boulez (voir ici) ou, en juin prochain dans le Premier livre du Clavier bien tempéré de Bach, mais l’un des nombreux atouts de cette série de neuf concerts réside dans la qualité des artistes qui l’entourent, à l’image de cette deuxième étape, programme-fleuve associant Stockhausen, Schönberg et Brahms.


C’est d’abord Pollini, malgré le contrepoint des toux du public, parcourant les abîmes du Klavierstück VII (1955), démontrant son aisance face à l’activisme débordant du Klavierstück VIII (1955) et faisant du fameux Klavierstück IX (1961), avec son accord initial inlassablement répété diminuendo, une fantastique odyssée. Peter Eötvös et l’ensemble Klangforum de Vienne donnent ensuite trois des œuvres instrumentales emblématiques de cette période créatrice de Stockhausen: Kreuzspiel (1951) devient ici un rituel âpre et sauvage, loin du plaisir jubilatoire de la polyphonie des bois dans Zeitmasze (1956). Dans Kontra-Punkte (1953), l’«opus 1» du compositeur allemand, l’expressionnisme mais aussi le caractère webernien de l’effectif instrumental, proche de celui du Konzert, témoignent de l’influence dominante de l’Ecole de Vienne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.


Précisément, Pollini ouvre la seconde partie avec les Trois pièces de l’Opus 11 (1909) de Schönberg (qu’il jouera à nouveau le 7 décembre): tout aussi romantique dans cette musique qu’il peut paraître moderne dans le répertoire romantique, il confère à la deuxième un caractère cauchemardesque et à la troisième une formidable énergie. Klavierstücke chez Stockhausen comme chez Schönberg, mais le genre renvoie bien évidemment aussi à Brahms: de son Quintette avec piano (1864), le Quatuor Hagen propose une lecture lente, réfléchie, exigeante et crépusculaire, mais pas exclusivement cérébrale – le déferlement vital du Scherzo n’est en rien négligé, de même que le soin apporté à la couleur, comme en ce début blafard du Finale. Une interprétation guère apollinienne et à peine davantage pollinienne, mais à laquelle le pianiste contribue néanmoins par son jeu toujours aussi sûr et somptueux: un moment fort, nonobstant les quelques imprécisions du premier violon et le constat que Pleyel ne constitue pas un lieu idéal pour la musique de chambre.


Le site de la Fondation Stockhausen
Le site de Klangforum Wien
Le site de Peter Eötvös



Simon Corley

 

 

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