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Victoire russe à Bordeaux

Bordeaux
Grand Théâtre
07/08/2007 -  
Edouard Lalo : Quatuor, opus 45
Franz Schubert : Quatuors n° 13 «Rosamunde», D. 804 (a), et n° 14 «Der Tod und das Mädchen», D. 810 (b)

Quatuor Voce (b): Sarah Dayan, Guillaume Becker (violon), Cécile Roubin (alto), Julien Decoin (violoncelle)
Quatuor Atrium (b): Alexey Naumenko, Anton Ilyunin (violon), Dmitry Pitulko (alto), Anna Gorelova (violoncelle)
Quatuor Quiroga (a): Aitor Hevia, Cibran Sierra (violon), Lander Etxebarria (alto), Helena Poggio (violoncelle)
Quatuor Benaïm (b): Yaïr Benaïm, Alexandra Greffin (violon), Myriam Guillaume (alto), Cédric Conchon (violoncelle)


Après la deuxième épreuve (voir ici), quatre concurrents – deux Français, un Espagnol et un Russe – restaient encore en lice pour la finale du Concours international de quatuor à cordes. Une confrontation entre des formations ayant déjà obtenu des récompenses dans de précédentes compétitions: deuxième prix à Genève (2005) pour le Quatuor Voce, premier grand prix à Londres (2003) pour le Quatuor Atrium, prix spécial à Genève (2006) pour le Quatuor Quiroga, troisième prix à Munich (2005) pour le Quatuor Benaïm


Chacun devait interpréter le Quatuor (1859/1883) de Lalo puis, au choix, le Treizième «Rosamonde» (1824) ou le Quatorzième «La Jeune fille et la mort» (1824) de Schubert: une orientation romantique faisant écho au programme de la première épreuve, où tous les concurrents avaient déjà opté pour… le Douzième «Quartettsatz» de Schubert, mais aussi l’occasion rare d’entendre, qui plus est à quatre reprises, l’œuvre de Lalo, dont il n’est pas aisé de dénicher un enregistrement ou même la partition.


Indépendamment de ses faiblesses techniques, le Quatuor Voce peine à trouver ses marques dans Lalo, dont, malgré sa générosité coutumière, il ne parvient pas à bien faire ressortir les grandes lignes. Cette vision inaboutie n’est que partiellement compensée par un Schubert (La Jeune fille et la mort) dense et tendu, au climat oppressant, marqué par un large éventail de dynamiques et des tempi délibérément fluctuants: une conception rhapsodique au service de laquelle les Français mettent une meilleure cohésion et une sonorité plus pleine que dans Lalo.


Le Quatuor Voce se voit décerner le prix Serge Den Arend pour la meilleure interprétation de Mozart au cours de la deuxième épreuve (3 000 euros) et partage le prix de la SACEM pour son interprétation de la partition commandée par le concours pour cette édition, les Variations sérieuses de Bacri (5 000 euros).


Le Quatuor Atrium frappe par sa qualité instrumentale, tant individuelle que collective, sans doute la plus remarquable des quatre en présence: à la fois plus clair et plus chaleureux, le Quatuor de Lalo acquiert une toute autre dimension, ici ou là sans doute un peu trop sollicité mais indéniablement plus convaincant. Dans La Jeune fille et la mort, les Russes dispensent davantage de couleur et de souplesse que le Quatuor Voce: leur prestation se maintient constamment à un très haut niveau, malgré une approche ayant tendance à cultiver un caractère extérieur, à l’image d’un premier violon parfois trop séducteur.


Le Quatuor Atrium remporte le premier grand prix à l’unanimité (20 000 euros), le prix de la SACEM (partagé avec le Quatuor Voce) pour l’interprétation de la pièce de Bacri et le prix du mécénat de la Société Générale pour l’enregistrement d’un disque à paraître chez Zig Zag Territoires (15 000 euros).


Seule formation à avoir retenu Rosamonde de Schubert, le Quatuor Quiroga suscite à nouveau des réactions très partagées. Si leur technique ne se révèle pas aussi solide que celle des Atrium, les Espagnols disposent cependant des atouts qu’ils avaient déjà mis en valeur au cours des deux premières épreuves: liberté de ton, inventivité, souci de la couleur, art de faire rebondir ou d’emballer le discours. Ils donnent probablement la meilleure version du Quatuor de Lalo – faut-il y avoir une affinité avec les origines espagnoles du compositeur? – animé par une fraîcheur d’esprit, un véritable plaisir de jouer, un élan conquérant ainsi qu’un climat radieux et juvénile, tout en culminant sur des sommets expressifs dans l’Andante non troppo.


Un ensemble original et stimulant, dont le potentiel d’évolution et de maturation – à Bordeaux, la métaphore œnologique demeure de mise – paraît très prometteur: le Quatuor Quiroga reçoit donc le deuxième prix (10 000 euros) ainsi que le prix de la presse (10 000 euros).


La voix personnelle et attachante, lyrique et subtile, du Quatuor Benaïm rend justice à Lalo, tout en offrant le Vivace le plus cinglant. Dans La Jeune fille et la mort, les Français observent toutes les reprises (y compris au retour du Scherzo) et, sans rien renier de leur tempérament exigeant et de la finesse de leur timbre, en donnent une lecture d’une grand musicalité, où l’éloquence sait prendre les accents de la passion.


Le Quatuor Benaïm se voit attribuer le prix du ministère de la culture et de la communication (5 000 euros).


Par ailleurs, les Ukrainiens du Quatuor Collegium, qui n’avaient pu se qualifier pour le finale, se voient néanmoins remettre un quatuor d’archets réalisé par l’archetier basque Jean-Luc Tauziède. Ils bénéficieront en outre, de même que les membres des Quatuors Alma (France) et Nador (Ukraine), de trois semaines de cours à l’académie internationale d’été de musique de chambre de Basse-Saxe, dont Stefan Metz, violoncelliste de l’ex-Quatuor Orlando et membre du jury, est l’un des directeurs artistiques.


Le site du Quatuor Voce
Le site du Quatuor Atrium
Le site du Quatuor Benaïm
Le site de Jean-Luc Tauziède
Le site de l’Académie internationale d’été de musique de chambre de Basse-Saxe


Simon Corley

 

 

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