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Chung dirige Mozart et Bruckner

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/12/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte n° 1, K. 285c [313]
Anton Bruckner : Symphonie n° 6

Magali Mosnier (flûte)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Mozart, dit-on, n’aimait pas la flûte, mais on est tenté de dire qu’il aurait certainement changé d’avis s’il avait entendu Magali Mosnier: âgée de trente ans, la Française, déjà soliste de l’Orchestre philharmonique de Radio France depuis une saison, a remporté à l’automne 2004 le premier prix et le prix du public au prestigieux concours de l’ARD à Munich. Dans le Premier concerto (1778), elle confirme par son élégance et sa virtuosité qu’elle s’inscrit dans la descendance de l’école française, qualités auxquelles elle ajoute une justesse impeccable dans tous les registres, un souffle impressionnant, qui lui permet de venir à bout des phrases les plus longues, et une préoccupation constante du timbre et de la couleur. La réalisation technique a peut-être tendance à prendre le pas sur l’expression, mais il est vrai que c’est ici le Mozart galant, dont Chung, très attentif, à la tête d’un effectif restreint (vingt-sept cordes), à laisser la soliste déployer son jeu sans avoir à forcer, accentue le côté méticuleux, poudré et emperruqué, privilégiant des tempi retenus et une articulation très travaillée. Et, comme les violonistes, c’est avec Bach en solo que la flûtiste remercie un public conquis.


Bruckner, sous l’ère Janowski, était devenu le pain quotidien du Philhar’, mais Chung, depuis son arrivée, a d’ores et déjà interprété la Quatrième en février 2002 (voir ici), puis la Septième en septembre 2002 (voir ici), sans compter l’importante contribution des chefs invités (Sado, Saraste), jusqu’à une toute récente et fort belle Septième sous la baguette d’Inbal (voir ici). Dans la rare Sixième (1881), qui, sauf erreur, n’avait pas été donnée à Paris depuis le printemps 1999 (coup sur coup sous la direction de Gielen puis Janowski), Chung, conduisant une formation considérablement renforcée (soixante-huit cordes), aux attaques tranchantes mais généreuse en décibels, s’attache à fignoler le son et à caractériser soigneusement les épisodes successifs, malgré une qualité instrumentale ici ou là perfectible. Mettant insuffisamment en lumière la logique interne de la partition, une telle conception, pédagogique et descriptive, comme s’il s’agissait d’un poème symphonique, ne suffit pas à soutenir l’intérêt dans cette œuvre, même si elle n’est pourtant pas la plus mystique ou métaphysique du compositeur autrichien.



Simon Corley

 

 

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