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Tetzlaff musical, Semkow olympien

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/08/2000 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon n° 5, K. 219
Anton Bruckner : Symphonie n° 7

Christian Tetzlaff (violon)
Orchestre national de France, Jerzy Semkow (direction)

Si la musique de Mozart semble couler de source, elle n’en recèle pas moins quantité de pièges pour ses interprètes. Sans insister sur la sonorité ou la puissance, Christian Tetzlaff fait jouer la sensibilité et l’intelligence, la précision et le raffinement. Sans jamais céder à des alanguissements ou à des minauderies déplacés, d’une précision redoutable dans les aigus, le violoniste allemand, qui joue ses propres cadences, sait remarquablement rendre les différents climats qui se succèdent dans ce concerto. Dans les tutti, il joue avec les premiers violons, un exemple parmi d’autres d’un souci permanent de ne pas se mettre systématiquement en avant et d’une envie de faire, en toute humilité, de la musique avec l’orchestre, qui le soutient parfaitement, incisif et allant droit à l’essentiel.

En bis, un extrait d’une sonate de Bach confirme une probité et une transparence à toute épreuve.

Décevant dans une Quatrième de Brahms donnée il y a quelques semaines avec l’Orchestre philharmonique de Radio-France, Semkow contrôle chaque instant de la symphonie de Bruckner, tout particulièrement dans une attention extrême portée aux phrasés, n’évitant pas toujours, faute de pulsion motrice, statisme et surarticulation. Adoptant des tempi toujours justes, il ne recherche ni contrastes, ni mysticisme. Parvenant à alléger et à clarifier la pâte orchestrale (malgré un effectif de dix-neuf cuivres), le chef polonais ne pousse pas l’oeuvre dans ses derniers retranchements. Mettant remarquablement en valeur les progressions harmoniques et les crescendi qui structurent cette musique, il renonce à toute dramatisation pour privilégier une approche olympienne, objective, sereine, distanciée et sans excès. Ces options sont particulièrement bienvenues dans le trio du scherzo et, dans une moindre mesure, dans l’allegro moderato initial.

A la question que se posent tous les vrais bruckneriens, la réponse est : oui (les cymbales et le triangle sont intervenus au paroxysme de l’adagio). Le National clôt sa saison parisienne en beauté : cordes intenses, cuivres mordants, tous les pupitres sont à la fête et, à l’unisson du public, saluent chaleureusement leur chef.



Simon Corley

 

 

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