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Piano russe

Paris
Musée d'Orsay
11/22/2005 -  
Johann Sebastian Bach : Largo de la Cinquième sonate en trio, BWV 529 (arrangement Samuel Feinberg)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Deux morceaux, opus 10 – Un poco di Chopin, opus 72 n° 15 – Valse-Scherzo, opus 7
Serge Rachmaninov : Moments musicaux, opus 16 n° 3, 4 et 5 – Sonate n° 2, opus 36

Jean-Frédéric Neuburger (piano)


Toujours dans le cadre du cycle «Musique russe» organisé en parallèle à l’exposition «L’Art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d’identité», le Musée d’Orsay proposait le deuxième des trois concerts «Les nouveaux talents du piano» coproduits avec Yamaha musique France. D’un récital à l’autre, Jean-Frédéric Neuburger confirme qu’il n’est pas de ceux qui ressassent un petit nombre de partitions: en effet, sans négliger les grandes pages du clavier (Bach, Mozart, Schumann, Chopin, Liszt, Prokofiev), il fait preuve d’une curiosité que n’ont pas souvent les musiciens de son âge (dix-neuf-ans), n’hésitant pas à interpréter des compositeurs négligés (Farrenc, Heller, Szymanowski) ou des pages considérées comme mineures (Variations brillantes de Chopin, Etude en forme de valse de Saint-Saëns).


En témoigne également ce programme russe débutant par le Largo de la Cinquième sonate en trio (1725) de Bach, arrangé par Samuel Feinberg en 1936. Moins tendu, dans cette œuvre, que lors de son récent récital à Radio France (voir ici), il met en valeur de superbes basses ainsi qu’une parfaite indépendance des voix.


Puisant dans un pan de la production de Tchaïkovski qui demeure largement méconnu dans notre pays, le pianiste français a sélectionné les rares Deux morceaux (1871), comprenant successivement un Nocturne et une Humoresque (cette dernière reprise par Stravinsky dans son Baiser de la fée), puis Un poco di Chopin, la quinzième des Dix-huit pièces de l’opus 72 (1893), et enfin la Valse-Scherzo (1870): autant de miniatures de genre dans lesquelles le goût impeccable et la finesse de Neuburger font merveille.


Choix non moins original que celui de trois des six Moments musicaux (1896) de Rachmaninov: si l’on y entend encore Chopin (Cinquième), la neurasthénie (Troisième) et la virtuosité (Quatrième), servie par une main gauche idéalement fluide, sont déjà typiques du compositeur russe. Dans la Seconde sonate (1913/1931), Neuburger dispose de la technique et de la puissance requises et, malgré une tendance à abuser quelque peu de la pédale, il n’y a chez lui nulle tentation de céder à des épanchements par trop sirupeux.


Venu encore plus nombreux qu’à l’accoutumée, le public obtient deux bis: la Première valse oubliée (1881) de Liszt, résolument ludique et capricieuse, et la Septième des Etudes de l’opus 25 (1836) de Chopin, d’une lenteur très hardie, presque comme un retour au Bach initial.



Simon Corley

 

 

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