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Violoncelle sud-américain

Paris
Auditorium du Louvre
11/03/2005 -  
Robert Schumann : Fünf Stücke im Volkston, opus 102
Heitor Villa-Lobos : Sonate pour violoncelle et piano n° 2
Astor Piazzolla : Le Grand tango

Alexander Bouzlov (violoncelle), Angelika Merkle (piano)


Toujours soucieux de faire découvrir de nouveaux talents, les «concerts du jeudi» de l’Auditorium du Louvre proposaient ce midi un récital d’Alexander Bouzlov. Agé de vingt-deux ans, le violoncelliste russe a démontré, dans un programme sortant largement des sentiers battus, qu’il était à la hauteur du deuxième prix qu’il vient de remporter au concours de l’ARD (Munich).


Dans les Cinq pièces dans le ton populaire (1849) de Schumann, il se fait plus expressif que distancié, avec une petite tendance à forcer le trait, même si les pages lyriques sont restituées avec tenue et simplicité. Couvercle largement ouvert, le piano pourtant mesuré de la Munichoise Angelika Merkle a toutefois tendance à couvrir la sonorité plus fine que puissante du violoncelle.


En deux ans (1915-1916), Villa-Lobos a destiné à son instrument de prédilection un concerto et deux sonates, qui peuvent être tenus pour des œuvres de (relative) jeunesse, considérant que le compositeur n’avait pas alors complètement forgé sa personnalité. De vastes proportions (près d’une demi-heure), la Seconde sonate (1916) adopte la coupe classique en quatre mouvements, tout en adoptant certaines caractéristiques du style concertant (longue introduction orchestrale confiée au piano, rôle central du violoncelle). D’un chromatisme assez inattendu chez Villa-Lobos, elle pâtit d’un discours prolixe et d’une construction un peu lâche, contrepartie d’un chant intarissable et de généreux épanchements que Bouzlov n’exagère cependant jamais, excellemment soutenu par sa partenaire.


Celle-ci reçoit alors, à sa grande surprise, le traditionnel bouquet de fleurs, quelque peu prématuré, puisqu’il restait encore à entendre Le Grand tango (1982) de Piazzolla, où épisodes dansants et lyriques se succèdent librement onze minutes durant. L’engagement du Russe rend justice à cette commande de Rostropovitch, sans pour autant sacrifier la précision et l’élégance.


Le bis prend la double forme d’un hommage au pays natal et d’une légitime concession à la virtuosité, avec le redoutable Pezzo capriccioso (1887) de Tchaïkovski.



Simon Corley

 

 

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