About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Ashkenazy contemplatif

Paris
Salle Pleyel
05/24/2000 -  
Edvard Grieg : Deux Pièces lyriques, opus 68 n° 4 et 5
Jean Sibelius : Symphonie n° 6, opus 104
Gabriel Fauré : Pelléas et Mélisande, suite, opus 80
Jean Sibelius : Symphonie n° 7, opus 105

Orchestre de Paris, Vladimir Ashkenazy (direction)

Le public est venu nombreux pour la première des deux soirées de conclusion du cycle Sibelius de l’Orchestre de Paris, donné par sept chefs différents et particulièrement marqué par la Deuxième dirigée par Sanderling en janvier dernier.

Vêtu de son éternel col roulé blanc, Ashkenazy donne le ton dès Soir en haute montagne et Au berceau, deux pièces lyriques de Grieg sur lesquelles il jette un regard pudique et délicat, en raréfiant presque toute expression. Excellente mise en perspective avant la Sixième Symphonie du maître finlandais. Toujours en apesanteur, très en retrait, méticuleux même, Ashkenazy ne prend pas la partition à bras-le-corps. Si elle offre une douce sérénité, plus tchèque que finnoise, au demeurant, cette option gomme presque toute tension, étouffe les surgissements abrupts qui parsèment cette musique et ne rend pas pleinement justice à la logique du discours.

La suite de Pelléas et Mélisande vient rappeler, dans un clin d’oeil, que Sibelius a composé, sept ans après Fauré, une musique de scène pour la pièce de Maeterlinck. Légèrement plus expansif et romantique dans le Prélude et la Mort de Mélisande, Ashkenazy y obtient de beaux phrasés, ne se départit jamais d’une grande noblesse. En revanche, La Fileuse et la célèbre Sicilienne pâtissent d’une approche évanescente, d’une excessive fragilité.

Placée fort logiquement en couronnement de ce cycle, la Septième Symphonie de Sibelius reste malheureusement dans le domaine de l’aquarelle, là où, en novembre 1998 à la Cité de la musique, Berglund brossait une huile puissante. Ashkenazy ne manque certes pas d’élévation de pensée et la réalisation orchestrale est généralement claire, mais on est sans doute en droit d’attendre davantage d’incandescence, de vie et de contrastes de cette apothéose sibelienne.

Ceci dit, l’orchestre semble apprécier la collaboration qu’il inaugure avec le chef islandais à l’occasion de ces deux concerts.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com