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Hâte-toi lentement

Paris
Théâtre du Châtelet
10/14/2005 -  
Robert Schumann : Fünf Stücke im Volkston, opus 102 (+) – Andante et variations en si bémol, WoO 10
Brice Pauset : Rasch (création)

Marc Coppey, Wout van Wilgenburg (violoncelle), Guido Corti (cor), Dana Ciocarlie (+), Edna Stern (piano)


Au centre du dernier des cinq concerts que les «Moments musicaux» du Châtelet ont consacrés à Marc Coppey sur le thème «La filiation» se trouvait la création de Rasch, un triptyque pour violoncelle seul de Brice Pauset. Comme à son habitude, il s’est entouré d’un solide appareil conceptuel: le titre renvoie en effet à un article de Roland Barthes sur la notion de corps dans Kreisleriana de Schumann. «Ce qui importe» dans ces mouvements qui durent de trois à quatre minutes chacun, «ce serait le surgissement fantomatique du piano des Kreisleriana (celles de R. S.), à travers la mutation du corps instrumental, par le seul déclenchement de mots d’autrui (ceux de R. B.).»


De fait, l’instrument est utilisé de façon résolument atypique, au point que le mode ordinaire de jeu devient l’exception. Bien que «rasch» puisse se traduire par «rapide», l’objectif n’est évidemment pas ici une démonstration de virtuosité, ou en tout cas pas au sens habituel du terme. Car au-delà des mots, il faut surtout admirer, outre la hauteur de vue de l’exécutant, une parfaite économie d’écriture, tenant davantage de Lachenmann que de Webern, mais où chaque pièce possède son propre caractère: improvisation semblant sortir de la brume pour rejoindre l’aigu; opposition entre longues tenues en harmoniques, d’une part, bruits et accidents, d’autre part; scherzo fantastique, peut-être le plus directement évocateur de l’univers de Schumann.


Fort logiquement, Rasch était encadré par deux œuvres de Schumann. Dans les Cinq pièces dans le ton populaire (1849), Coppey, accompagné par Dana Ciocarlie, ne néglige ni l’énergie rustaude ni le lyrisme, sans pour autant forcer le trait. Quant à l’Andante et Variations en si bémol (1843), étrange par son effectif – deux violoncelles et deux pianos symétriquement regroupés autour d’un cor qui n’a cependant pas le rôle central – et même par son langage, il réserve la plus belle part aux pianistes, qui font passer aussi bien que possible ces dix-huit minutes quelque peu inégales. En guise de bis et compte tenu de la maigreur du répertoire destiné à cette formation, les musiciens reprennent les dernières pages de la partition, mais en choisissant cette fois-ci la conclusion alternative prévue par le compositeur.



Simon Corley

 

 

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