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Brasiliana

Paris
Auditorium du Louvre
10/13/2005 -  
Heitor Villa-Lobos : A Lenda do caboclo – A prole do Bebê (Première suite, extraits)
Mozart Camargo Guarnieri : Ponteios 9, 13 et 49
Claudio Santoro : Toccata
Robert Schumann : Kreisleriana, opus 16

Luiz Gustavo Carvalho (piano)


Toujours dans le cadre de l’Année du Brésil en France, l’Auditorium du Louvre présentait un récital de Luiz Gustavo Carvalho qui, après avoir accompagné, quelques jours plus tôt, son compatriote Luiz Filipe Coelho (voir ici) puis, la veille, le chœur de chambre Accentus (voir ici), faisait ici sa première apparition en solo dans la capitale.


L’occasion a suffisamment été donnée au fil des saisons de déplorer le laxisme des organisateurs de concerts en matière d’accueil des retardataires pour songer à se plaindre que la rigueur appliquée à l’entrée de la salle du musée parisien nous ait empêché de profiter du début du programme du jeune Brésilien, en l’occurrence sans doute les plus célèbres contributions de Villa-Lobos au répertoire pianistique, A Lenda do caboclo (1920) et quatre extraits de la Première suite (1918) de La Famille du bébé.


Il aurait en revanche été beaucoup plus fâcheux de rater l’opportunité d’entendre des œuvres, si brèves fussent-elles, de Mozart Camargo Guarnieri (1907-1993). Parmi ses cinq recueils de dix Ponteios chacun, Carvalho en a choisi trois: le Neuvième (1935), dédié à Guiomar Novaes, le Treizième (1949), dédié à Lidia Simoes, et le Quarante-neuvième (1957), dédié à Scriabine. L’écoute de ces courtes pièces à la fois puissantes et mélancoliques, où le folklore est nettement plus stylisé que chez Villa-Lobos, confirme qu’il est grand temps que Camargo Guarnieri cesse, hors de son pays, de demeurer dans l’ombre de son prestigieux aîné.


Trouvant ses racines dans la musique populaire du Nordeste, le ponteio n’a toutefois pas cessé d’inspirer la musique savante, qu’il s’agisse de Villa-Lobos (dans ses Septièmes bachianas brasileiras), d’Oscar Lorenzo Fernandez mais aussi de Claudio Santoro (1919-1989), qui en écrivit un pour orchestre à cordes. De ce compositeur prolifique, notamment auteur de quatorze symphonies, dont le style a grandement évolué au fil des années, c’est la Toccata (1954) qui était ensuite interprétée: tenant toutes les promesses de son titre, elle évoque en même temps des rythmes et des mélodies indéniablement sud-américains.


Abordant Schumann, Carvalho aurait pu choisir, dans la lignée de ce qui précédait, la Toccata ou même… Carnaval, mais il a opté pour Kreisleriana (1838). Même si l’on peut préférer une conception plus fantastique et ironique de la partition, le pianiste, dont on apprend seulement à l’issue du concert qu’il est souffrant, ne s’en impose pas moins de façon convaincante. Enchaînant sans interruption les huit morceaux, il prend en effet le parti d’accentuer les contrastes entre pages vives, abordées avec fièvre tout en conservant ce jeu fluide et moelleux qui le caractérise et en affrontant les difficultés le plus souvent avec succès, et pages lyriques, aux phrasés naturels et simples, presque dépouillés.


Rare, étrange et tristanesque, le bis s’avère être une brève Elégie en la bémol (1859/1882) de Wagner.



Simon Corley

 

 

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