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A la conquête de l’Europe

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/15/2005 -  et 25 septembre 2005 (Francfort)
Serge Prokofiev : Symphonie n° 5, opus 100
Claude Debussy : La Mer
Maurice Ravel : Boléro

Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


Ayant pris le parti, à la différence d’autres institutions parisiennes, de ne pas concentrer sa programmation sur les deux «vedettes» de 2006, Mozart et Chostakovitch, poursuivant simplement son hommage triennal au compositeur russe entamé l’an dernier, la saison de l’Orchestre national sera très variée, proposant notamment cet automne un cycle Tchaïkovski et, aux côtés de solistes de renom (Sarah Chang, Nikolaï Lugansky, Vadim Repin), un large éventail de chefs, depuis les prestigieux habitués (Colin Davis, Riccardo Muti, ce dernier dans deux programmes différents – jusqu’aux révélations de ces dernières années (Mikko Franck, Vladimir Jurowski, Tugan Sokhiev).


L’orchestre et son directeur musical, Kurt Masur, effectuaient leur rentrée avec une sélection des pièces qu’ils emportent pour une vaste tournée européenne qui les conduira successivement, en seulement dix jours, dans huit villes différentes (Bonn, Munich, Bucarest, Rimini, Vérone, Vienne, Francfort et Nuremberg): trois œuvres constituant un ensemble aussi stimulant qu’effrayant, en vérité, car un tel regroupement, exigeant pour les musiciens, auxquels aucun répit n’est concédé, est également impressionnant pour l’auditeur, confronté à trois massifs symphoniques du siècle dernier.


Comme l’Orchestre de Paris la veille avec Mahler (voir ici), le National a choisi, pour sa prestation inaugurale, une Cinquième symphonie, en l’occurrence celle de Prokofiev (1944). Masur s’en tient ici à la lettre d’une partition destinée, selon le compositeur, «à exalter la grandeur de l’esprit humain»: option tout à fait défendable, au demeurant, qui ne place pas cette Cinquième en précurseur des ambiguïtés de la grinçante Sixième, mais bien plus dans une dimension à la fois volontariste et humaniste, apparentée à Beethoven ou à Roussel. Allante dès l’Andante initial, équilibrée et construite, tout en conservant un caractère ample, épique et lyrique, cette lecture optimiste trouve une conclusion presque haydnienne dans un Allegro final qui, après tout, est marqué giocoso.


Lorsqu’elle se déplace hors de ses frontières, une formation française est-elle condamnée à jouer Debussy et Ravel? Tel était le cas pour l’Orchestre de Paris ce printemps au Japon, tel sera le cas pour le Philhar’ en juin prochain à Naples, tel est aussi le cas pour le National, alors que l’on n’attend pas nécessairement Masur dans ce répertoire qu’il a pourtant dirigé, et même enregistré, quand il était en poste à New York. Cela étant, la seconde partie de la soirée aura paru légèrement en retrait, y compris dans la finition instrumentale.


Dans La Mer (1905) de Debussy, qui célèbrera le 15 octobre le centième anniversaire de sa création, le chef allemand défend une conception solide et traditionnelle, évitant les excès, mais non dénuée de charme et de poésie: une Mer souvent calme, toujours maîtrisée, dont le dernier volet (Dialogue du vent et de la mer), dans un tempo assez retenu, peine toutefois à se déployer. Quant au Boléro (1928) de Ravel, ensoleillé et nonchalant, hélas obéré, au fil de sa progression, par une acoustique favorisant excessivement la percussion, il ne sera pas plus extrême ou conflictuel, fournissant l’occasion d’une revue de détail, globalement satisfaisante, des pupitres du National, que l’on retrouvera à Paris dans exactement un mois pour un programme Piazzolla et Villa-Lobos.


Le site de l’Orchestre national de France



Simon Corley

 

 

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