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Etoiles montantes

Paris
Cité de la musique
05/31/2005 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 32, opus 20 n° 2
Elliott Carter : Quatuor n° 5
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 10 «Les Harpes», opus 74

Quatuor Daedalus: Min-Young Kim, Kyu-Young Kim (violon), Jessica Thompson (alto), Raman Ramakrishnan (violoncelle)


A l’initiative de l’association ECHO, regroupant des salles européennes (Musikverein, Concertgebouw, Barbican Centre, ...) et américaine (Carnegie Hall), Rising stars offre à de jeunes talents la chance de se produire dans ces lieux prestigieux. A l’amphithéâtre de Musée de la musique, cinq concerts, tous enregistrés par France Musiques, permettent de découvrir, d’ici le 9 juin, ces ensembles (trio, quatuor) et ces artistes (récitals de guitare, clarinette, voix), «étoiles montantes» qui ont d’ailleurs déjà largement fait leurs preuves et entamé des carrières prometteuses.


La précédente édition de cette série, en juin dernier, avait ainsi permis d’entendre le Quatuor Kuss, deuxième prix au Concours de Banff en 2001 (voir ici). Cette année, c’est le premier prix du même concours qui ouvre ce mini festival, le Quatuor Daedalus, qui a vu le jour à Marlboro autour d’un frère et d’une sœur, Kyu-Young et Min-Young Kim, qui alternent aux pupitres de violon.


Dès le Trente-deuxième quatuor de Haydn, deuxième de l’opus 20 (1772), l’oreille est indéniablement flattée par le brio et la perfection instrumentale, à commencer par la redoutable précision du violoncelliste Raman Ramakrishnan, qui suggèrent parfois davantage l’impression d’une association de solistes que d’une formation constituée. La tendance à souligner les effets et à fignoler – même la rugosité de certaines attaques ne semble pas naturelle – s’accompagne heureusement d’une inlassable vitalité, qui évite que le propos ne verse dans la complaisance.


L’altiste Jessica Thompson prend la peine de s’exprimer en français pour présenter brièvement le Cinquième quatuor (1995) de Carter: elle rappelle notamment que les quatre instrumentistes peuvent ici être considérés comme les personnages d’une pièce de théâtre, possédant chacun une individualité bien marquée, avec les conflits qui en résultent. De fait, les musiciens américains, techniquement très à l’aise, en donnent une lecture vivante, véhémente et humoristique, dans lesquels chacun semble véritablement jouer un rôle d’acteur, faisant bien apparaître le contraste entre la liberté de l’introduction et des cinq interludes et le caractère plus «écrit» des six mouvements enchaînés qui structurent l’œuvre.


On retrouve en quelque sorte dans le Dixième quatuor «Les Harpes» (1809) de Beethoven des préoccupations comparables en termes de sonorités et de dramatisation du discours. Impressionnant de sûreté, le Quatuor Daedalus séduit à nouveau par sa fougue et par la qualité de ses timbres: ce Beethoven-là ne se soucie sans doute pas beaucoup de métaphysique, mais traduit une démarche tout à fait cohérente, résolument hédoniste, en particulier chez un premier violon volontiers sentimental.


En bis, l’Allegretto pizzicato du Quatrième quatuor (1928) de Bartok, spectaculaire mais sans doute trop policé, est suivi de la fugue finale du Quatorzième quatuor (1782) de Mozart, brillante et primesautière.



Simon Corley

 

 

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