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Anniversaire strasbourgeois

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/05/2005 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9 – Chasse royale et orage (extraits des «Troyens»)
Richard Strauss : Don Juan, opus 20
Camille Saint-Saëns : Symphonie n° 3, opus 78

Orchestre philharmonique de Strasbourg, Emmanuel Krivine (direction)


Berlioz, Saint-Saëns et R. Strauss possèdent au moins un point commun: ils ont tous trois été amenés à diriger leurs œuvres à la tête de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, qui fête cette saison ses cent cinquante ans en faisant notamment étape à Paris, dans un Théâtre des Champs-Elysées hélas à moitié vide. Mais le cumul entre vacances scolaires et «pont» de l’Ascension n’offrait sans doute pas le cadre idéal pour organiser un tel concert, d’autant que Georges Prêtre, initialement annoncé, avait finalement laissé la place à Emmanuel Krivine.


La soirée débuta pourtant sous d’excellents auspices, avec une lecture claire et chantante, nerveuse et incisive de l’ouverture Le Carnaval romain (1838/1844) de Berlioz. Bien que comptant d’excellents solistes (hautbois, trompette), la formation alsacienne a ensuite surtout fait valoir sa solidité d’ensemble dans Don Juan (1888) de R. Strauss, résistant vaillamment à l’animation véhémente, presque précipitée, constamment entretenue par Krivine, comme si le héros entamait d’emblée une course à l’abîme. Retour à Berlioz pour clore la première partie, avec Chasse royale et Orage, extrait du quatrième acte des Troyens (1858): non moins efficace, le chef trouve dans le déchaînement des éléments un terrain d’élection pour les attaques cinglantes si typiques de son style, même s’il rend justice aux atmosphères plus en demi-teintes qui encadrent cet épisode agité.


Aucun programme n’ayant été distribué ni même vendu, la musicienne tenant l’orgue dans la Troisième symphonie (1886) de Saint-Saëns restera dans un anonymat immérité. Evitant, pour l’essentiel, le piège du clinquant ou du grandiloquent, Krivine opte pour une approche presque réservée, aux tempi légèrement retenus, qui lui permettent de mettre en valeur la finesse de l’écriture et la poésie, notamment dans le magnifique Poco adagio, restitué avec simplicité et probité, et dépourvu de tout excès de sentimentalisme.


Krivine indique dans une brève allocution qu’il célébrera lui-même prochainement deux dates marquantes, non seulement ses cinquante-huit ans, mais les trente ans de sa carrière de chef. Toutefois, à l’issue de ce programme assez court, et de façon assez inhabituelle pour un orchestre en déplacement, aucun bis ne viendra saluer ces anniversaires.



Simon Corley

 

 

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