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Noël au balcon

Paris
Villeparisis (Centre culturel Jacques Prévert)
12/19/2004 -  et 10 (Les Lilas), 12 (Massy), 14 (Paris) et 17 (Roissy-en-France) décembre
Alberto Ginastera : Estancia (Danses), opus 8a
Camille Saint-Saëns : Havanaise, opus 83
Enrique Diemecke : Chacona a Chavez
Pablo de Sarasate : Caprice basque, opus 24 – Romance andalouse, opus 22 – Zapateado (orchestration Marc-Olivier Dupin), opus 23
Manuel de Falla : Le Tricorne (Seconde suite)

Nemanja Radulovic (violon)
Orchestre national d’Ile-de-France, Enrique Diemecke (direction)


Evitant l’Oratorio de Noël et autres Messie ou Casse-noisette de circonstance, l’Orchestre national d’Ile-de-France (ONDIF), tournant le dos aux frimas puis aux intempéries qui ont marqué la région, met résolument le cap au sud, pour un (court) programme sous-titré «Noël au soleil» et présenté à cinq reprises.


Difficile de trouver, pour ce périple, meilleur guide que le chef mexicain Enrique Diemecke, qui introduit d’emblée les auditeurs in medias res avec les Danses tirées du ballet Estancia (1941) de Ginastera: malgré un effectif un peu parcimonieux (quarante cordes), les musiciens restituent l’énergie communicative de la première danse (Los trabadores agricolas) et du Malambo final, sans pour autant négliger la suavité de la Danza del trigo. Même si ces quatre danses sont encore tributaires d’une esthétique assez proche de celle des ballets contemporains de Copland, cette trop rare apparition du compositeur argentin valait à elle seule le détour: il reste toutefois à espérer que des œuvres autrement plus significatives, comme le Concerto pour violon ou le Premier concerto pour piano, puissent être régulièrement entendues sous nos latitudes.


Ce concert permettait également de découvrir une étoile montante du violon: installé depuis 1999 en France, Nemanja Radulovic, aujourd’hui âgé de dix-neuf ans, a étudié au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (classe de perfectionnement de Patrice Fontanarosa) et a déjà conquis bon nombre de prix internationaux. Dans la Havanaise (1887) de Saint-Saëns, il révèle une sonorité fine, des aigus précis et une expression charmeuse.


Enrique Diemecke a écrit une Chaconne à Chavez (1999) pour célébrer le centenaire de la naissance de celui qui fut au Mexique ce que Villa-Lobos fut au Brésil: fondée sur une chaconne de Haendel, mais à la manière des orchestrations de Bach par Stokowski, cette pièce d’une durée de dix minutes mêle de manière malicieuse discours baroque et interventions décalées de rythmes et percussions latino-américains.


Radulovic revenait en seconde partie pour interpréter trois de ces morceaux de Sarasate toujours prisés des virtuoses et du public: un Caprice basque (1881) un peu heurté, une Romance andalouse (1879) un rien cabotine et un Zapateado (1880) entraînant, dans une délirante orchestration de Marc-Olivier Dupin (directeur général de l’ONDIF), avec cencerros et klaxons, comme un avant goût de polka rapide du Nouvel An.


Toujours l’Espagne, pour conclure, mais en revenant au ballet, avec la Seconde suite du Tricorne (1919) de Falla: l’orchestre s’en donne visiblement à cœur joie, même si Diemecke accentue excessivement le caractère appuyé du thème principal de la Danse finale. En revanche, dans la Danse du meunier (farruca), reprise en bis, où le chef prend des poses de danseur flamenco, cette approche vigoureuse semble beaucoup mieux venue.



Simon Corley

 

 

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