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Autour de Debussy

Paris
Salle Pleyel
04/21/2000 -  
Jean Sibelius : Les Océanides, opus 73
Claude Debussy : La Mer
Arnold Schönberg : Pelléas et Mélisande, opus 5

Orchestre philharmonique de Radio-France, Jukka-Pekka Saraste (direction)

Déçu par les tergiversations qui avaient, semble-t-il, marqué ses négociations avec Radio-France, dans la perspective de la succession de Janowski à l’Orchestre philharmonique, Saraste avait fini par jeter l’éponge. Mais il n’est pas rancunier, d’autant qu’une grande partie de l’orchestre exprime ostensiblement sa satisfaction de travailler avec lui.

Programme intelligent, élaboré, il est vrai, sous la responsabilité de Jean-Michel Nectoux et Dominique Jameux : trois oeuvres contemporaines (1910, 1905, 1903), Les Océanides répondant à La Mer, et le Pelléas et Mélisande de Schönberg venant rappeler que Debussy, ainsi, d’ailleurs, que Fauré et … Sibelius, ont également été inspirés, à la même époque, par la pièce de Maeterlinck.

Donné avec succès il y a un peu plus d’un mois par l’Orchestre de Paris et Leif Segerstam, le poème symphonique Les Océanides est à nouveau au programme. Mais on ne se plaindra pas de ce que Sibelius soit devenu, si tardivement, un habitué des concerts parisiens. Avec une grande économie de gestes, Saraste tire de fort belles sonorités de l’orchestre, dans une interprétation plus spectaculaire et colorée que celle de Segerstam, sans doute moins séduisant au premier abord.

L’interprétation de La Mer constitue le moment fort de cette soirée. La subtile partition de Debussy est méconnaissable : Saraste met en lumière un post-romantisme et des contrastes sonores jusqu’alors insoupçonnés dans ces " esquisses symphoniques ". Certes, De l’aube à midi sur la mer, du fait de tempi volontairement élastiques, souffre sans doute d’un manque de continuité. Mais Jeux de vagues et Dialogue du vent et de la mer sont à la fois éblouissants, intenses, rigoureux, vivants, engagés, opulents, presque straussiens. C’est sans doute inattendu, mais le public ne s’y trompe pas, réservant un accueil enthousiaste au chef et aux musiciens, qui ont techniquement et musicalement adhéré à cette approche originale et convaincante.

Après ce déchaînement sonore, le poème symphonique de Schönberg paraît étrangement terne. D’une grande prudence, Saraste tente d’assurer l’équilibre entre les pupitres et d’éclaircir les textures souvent compactes de cette musique, mais c’est au détriment de l’incandescence dont Barbirolli ou Karajan ont su, en leur temps, revêtir cette partition difficile. Paradoxalement, il y manque donc toute la passion que Saraste avait insufflé à La Mer. Ceci étant, l’orchestre reste excellent, tout particulièrement, une fois de plus, les cuivres.



Simon Corley

 

 

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