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Aimez-vous Brahms?

Paris
Théâtre de la Ville
11/20/2004 -  
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 3, opus 108 (#) – Quintette avec clarinette, opus 115 – Quintette avec piano, opus 34

Ronald van Spaendonck (clarinette), Elena Rozanova (piano), Quatuor Aviv: Sergey Ostrovsky (#), Evgenia Epshtein (violon), Shuli Waterman (alto), Rachel Mercer (violoncelle)


Deuxième prix des concours de Bordeaux et Franz Schubert de Graz en 2003, le Quatuor Aviv était au centre d’une copieuse fin d’après-midi intégralement brahmsienne proposée par le Théâtre de la Ville. Constituée en 1997 par trois Israéliens et une Canadienne, la formation s’est déjà produite dans le cadre de Proquartet (voir ici), mais c’était ici l’occasion de l’entendre dans de meilleures conditions et, à la fameuse question: «Aimez-vous Brahms?», le public avait d’ailleurs massivement répondu «oui». Si «aviv» désigne en hébreu le printemps, le programme, en accord avec une pluie persistante, n’en était pas moins automnal: trois œuvres sombres, dans les tonalités mineures, deux d’entre elles datant des ultimes années du compositeur.


Le premier violon, Sergey Ostrovsky, était d’abord mis en valeur dans la Troisième sonate pour violon et piano (1888): avec sa sonorité fine, d’une grande pureté, refusant la facilité du vibrato et des grands épanchements, il parvient à exprimer un sentiment de fragilité et de mélancolie. Cette économie de moyens ne l’empêche toutefois pas de s’engager pleinement dans le Presto agitato final. Elena Rozanova l’accompagne avec précision et discrétion.


Le Quatuor Aviv s’est adjoint Ronald van Spaendonck pour le Quintette avec clarinette (1891). C’est de musique de chambre qu’il s’agit ici: non seulement les musiciens ne soulignent pas le caractère symphonique de la partition, mais le clarinettiste belge refuse de se livrer à un numéro soliste dans lequel le velouté du timbre et la virtuosité tiendraient lieu d’interprétation. Les cordes, quant à elles, plus incisives que rondes, n’en dispensent pas moins une tendre nostalgie.


Le Quintette avec piano (1865) ne fera pas davantage l’objet de surenchères, et on l’aura certes connu plus impétueux et tourmenté: réfléchis et posés plutôt que soucieux de tension et d’urgence, les Aviv et la pianiste russe donnent l’impression de vouloir prendre leur temps, d’aller au fond des choses, mais n’en ménagent pas moins des contrastes entre des pauses quasi méditatives et l’élan prescrit par le texte.



Simon Corley

 

 

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