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Pour l’amour d’un stradivarius

Paris
Théâtre du Châtelet
11/07/2004 -  
Olivier Messiaen : Thème et variations
Camille Saint-Saëns : Sonate pour violon et piano n° 1, opus 75
César Franck : Sonate pour violon et piano

Pierre Amoyal (violon), Cédric Tiberghien (piano)


Le Théâtre du Châtelet accueille cette saison trente «concerts du dimanche matin», selon un principe désormais éprouvé: les portes ouvrent à 10 heures, le placement est libre, le spectacle commence à 11 heures, mais rien n’interdit de prendre auparavant un petit déjeuner à la corbeille. En outre, afin que les parents puissent profiter pleinement de la matinée, des ateliers pour enfants sont organisés en parallèle dans les salles alentour. La qualité et la diversité de la programmation demeurent exemplaires, puisque l’on pourra notamment entendre, d’ici le 15 mai, Andreas Staier, Philippe Jaroussky, le Beaux Arts trio, Richard Goode, Natalia Gutman ou le Concert d’Astrée.


Devant le rideau de scène de Gérard Garouste, Pierre Amoyal et Cédric Tiberghien donnaient un beau programme de musique française pour violon et piano, commençant par Thème et variations (1932) de Messiaen. Associant finesse et transparence, d’un côté, et élans romantiques, de l’autre, ils mettent en valeur la parenté relativement inattendue de cette œuvre, qui contient déjà nombre des éléments du style de Messiaen, avec les deux sonates qu’ils interprètent ensuite.


Dans la Première sonate pour violon et piano (1885) de Saint-Saëns, l’archet se fait virtuose, capricieux, séducteur, voire langoureux, tant la sonorité du fameux «Kochanski» – devenu depuis le héros de Pour l’amour d’un stradivarius (publié chez Robert Laffont) – est féérique, mais Amoyal n’y sacrifie jamais la retenue et la netteté d’articulation. Toujours aussi exact sans être distant, Tiberghien, quant à lui ne reste pas en retrait et, s’il a gravé des disques avec des violonistes de sa génération (Vadim Tchijik, Amanda Favier), n’en entretient pas moins un véritable dialogue avec son partenaire.


Toujours attentifs au son sans être purement hédonistes ou affectés, les musiciens privilégient, dans la Sonate pour violon et piano (1886) de Franck, la délicatesse, la poésie et la rêverie. Particulièrement souple et fluide, le discours est servi par des phrasés subtilement ouvragés et, plutôt que de souligner pesamment la puissance de la construction, cette approche rhapsodique, aux tempi changeants, s’impose par son naturel et sa liberté.


En bis, Amoyal a choisi Beau soir (1878), mélodie de jeunesse de Debussy adaptée par Jascha Heifetz, hommage à celui qui fut durant cinq ans son maître, d’autant plus touchant que l’expression reste charmeuse sans verser dans l’exhibitionnisme ou le sucré.


Les concerts du dimanche matin



Simon Corley

 

 

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