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Les Mille et Une Nuits, d'hier à aujourd'hui

Montreal
Salle Wilfrid-Pelletier
05/16/2004 -  

R. Murray Schafer : The Garden of the Heart
Richard Wagner : Wesendonck Lieder
Nicolaï Rimski-Korsakov : Shéhérazade, op. 35



Annamaria Popescu (mezzo-soprano)
Measha Brueggergosman (soprano)

Orchestre symphonique de Montréal
Jacques Lacombe (direction)



Grande lauréate du premier Concours musical international de Montréal tenu en mai et juin 2002, la jeune soprano canadienne Measha Brueggergosman fait ces jours-ci ses débuts officiels avec l’OSM en saison régulière, après avoir chanté Mahler l’an dernier à Lanaudière (et avant d’y retourner dans quelques semaines pour le Te Deum de Dvorak, de même que pour un récital de mélodies françaises). Véritable révélation il y a deux ans, la voix est encore un peu trop jeune pour être définitivement qualifiée; on se trouve pour le moment en présence d’un remarquable soprano lyrico dramatique, rond et richement coloré, qui, combiné au physique de l’artiste, rappelle d’une certaine manière la jeune Jessye Norman, avec quelque chose de plus velouté dans la voix.


À la base la maîtrise technique est très impressionnante, le soutien et la projection étonnamment bien intégrés chez quelqu’un d’aussi jeune. D’un autre côté, la maturation de l’interprète depuis ces deux dernières années est indéniable. Les Wesendonck Lieder viennent en certains points paver la voie à l’avènement de Tristan, et la lecture qu’en offre la chanteuse est à frissonner de sensualité. Et déjà, quelle présence en scène plus grande que nature, quelle radieuse puissance ! On tient peut-être là une de nos futures grandes wagnériennes; l’avenir seul le dira. Bien que l’Orchestre ne possède pas un son typiquement wagnérien, Lacombe en obtient un accompagnement en parfaite symbiose avec l’atmosphère suggéré par la soliste.


L’essai arabique de Rimski-Korsakov jouit aujourd’hui d’une popularité plus qu’enviable. Sans être de premier plan, l’œuvre mérite à coup sûr une audition (rare, à bien y penser) comme celle d’aujourd’hui. Elle recèle plusieurs jolies images, donne l’occasion à quelques premiers pupitres de se faire entendre en solo (superbes violon et harpe, notamment). L’interprétation de Lacombe évite, entre autres mérites, de tomber dans le piège du kitsch, ce qui pourrait être assez facile. Cependant, on manque globalement un léger soupçon de…magie.


Écrit à l’intention de Maureen Forrester en 1980, The Garden of the Heart s’inspire d’un épisode des Mille et Une Nuits et met en scène une mourante suppliant son amant de venir la rejoindre une dernière fois dans le jardin où ils avaient l’habitude de se retrouver. Rendez-vous manqué, en quelque sorte, et quel dommage ! L’œuvre reçoit un traitement absolument poli et crédible d’un strict point de vue dramatique, mais on omet bizarrement toute référence au texte original dans le programme du concert. La diction anglaise d’Annamaria Popescu n’étant au surplus pas excellente, on n’y comprend malheureusement que peu de choses.






Renaud Loranger

 

 

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