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Subtilité et chaleur

Montreal
Salle Wilfrid-Pelletier
04/07/2004 -  et le 8 avril 2004

Maurice Ravel: Rapsodie espagnole
Alexandre Glazounov : Concerto pour violon en la mineur, opus 82
Bela Bartok : Concerto pour orchestre



Orchestre symphonique de Montréal
James Ehnes (violon)
Eliahu Inbal (direction)



On peut certes se permettre un léger sourcillement devant ce «retour», en ouverture de concert, du même Ravel précédemment programmé et dirigé par Miguel Harth-Bedoya, invité au podium de ce même orchestre en janvier dernier. Force est de reconnaître que dans le cas présent la comparaison, inévitable, revêt un caractère plutôt inusité et singulièrement intéressant. Si le jeune chef américain en fit une fougueuse évocation folklorique, colorée et pétillante quoique d’un dessin par trop grossier, le vétéran Inbal offrit avec la même œuvre un bijou aux mille facettes finement ciselées, habité de subtilités de teintes et d’atmosphères et mû par une remarquable conviction nous rapprochant significativement de l’idéal ravélien.


La même chose allait se produire avec le Bartok : on a traversé ces quelques quarante-cinq minutes de musique constamment émerveillés, surpris même, par l’inaltérable foisonnement d’idées sonores, rythmiques, que recèle la partition, les différents groupes d’instrumentistes sollicités apportant tour à tour une contribution soignée à l’ensemble. Dirigeant encore ici de mémoire, Inbal semble détenir en quelque sorte le secret d’une rare conjugaison interne entre savoir et pouvoir, entre science et capacité de la transmettre, et cette nouvelle présence à Montréal s’ajoute au souvenir vibrant d’une grandiose Huitième de Mahler donnée à Lanaudière en 2002.


Le chef a la partition ouverte devant lui pour le Glazounov. On ne lui en voudra pas, loin s’en faut, et pour tout dire c’est surtout Ehnes que l’on écoute. On ne peut qu’être happé tout entier par ce lyrisme, cette expressivité, subjugué par la noblesse et l’élégance de ce son qui vous enveloppe immédiatement, ému devant pareil effacement, pareil don de soi. Quel grand musicien ! Pour certains cette noblesse innée passera pour quelque manque de caractère, de panache, précisément dans cette musique. À mon oreille l’interprétation en elle-même recelait amplement de pathos façon russe pour être jugée satisfaisante. Bis essentiel (!), glorieusement accueilli : extrait d’une partita de Bach…évidemment.


L’OSM vient tout juste de dévoiler la programmation de sa saison 2004-2005. À noter, entre autres, la présence des pianistes Hélène Grimaud et Nelson Freire, des violonistes Vadim Repin et Gil Shaham, de la soprano Kiri Te Kanawa, de la mezzo Grace Bumbry, des chefs invités Sylvain Cambreling, David Zinman et Michel Plasson. Kent Nagano, qui deviendra officiellement directeur musical de l’Orchestre en 2006, dirigera notamment la Troisième de Mahler et Éclairs sur l’Au-delà de Messiaen. Tous les détails sur www.osm.ca



Renaud Loranger

 

 

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