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Une entrée en matière réussie

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
04/02/2004 -  
Gustav Mahler : Kindertotenlieder
Anton Bruckner : Symphonie no 4 en mi bémol majeur

Lilli Paasiviki (mezzo-soprano)
Orchestre symphonique de la radio bavaroise, Mariss Jansons (direction musicale)

Mariss Jansons s’est présenté à Lucerne en sa qualité de nouveau chef titulaire de l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier des deux concerts qu’il a donnés dans le cadre du festival de Pâques a obtenu un franc succès.


Le début de la soirée était consacré aux Kindertotenlieder, chantés par la mezzo-soprano suédoise Lilli Paasikivi. Un nom qui n’est pas tout à fait inconnu du public francophone puisqu’il a fait partie notamment de la distribution de L’Amour de loin au Châtelet. Dans ces cinq mélodies de la douleur vraie, aux vers bouleversants, la cantatrice a exprimé sa tristesse de manière sobre et très intériorisée, contrastant admirablement avec la rutilance des nombreuses interventions en solistes des musiciens, notamment des bois et des cuivres. La voix, si elle n’est pas très puissante, est en revanche extrêmement bien tenue sur toute la tessiture, sans aucun vibrato, avec un grave sonore et un médium riche en couleurs. Par ailleurs, la diction est impeccable, rendant superflue la lecture du texte inséré dans le programme. Une interprétation donc qui, à défaut d’avoir bouleversé, parce qu’un brin trop contenue, a néanmoins laissé le public admiratif devant la haute tenue de la prestation d’ensemble.


Changement total d’ambiance après l’entracte, où cette fois chef et orchestre n’ont pas retenu leur élan. La 4e Symphonie de Bruckner, appelée La Romantique, les y incitait d’ailleurs. A noter que, selon la tradition, la version présentée était la deuxième, datant de 1878-1880. Des crescendi époustouflants, s’arrêtant tout net à leur paroxysme, pour symboliser le déchaînement des forces de la nature, ont fait littéralement exploser la salle, qui n’a pas ménagé ses ovations à la fin du concert, notamment pour la trompette solo. Comme dans Mahler, la virtuosité des instruments solistes impressionne, que ce soit le cor dans le premier mouvement, ou les violoncelles et les altos dans le deuxième. Très attendu, le célèbre tableau de chasse du troisième mouvement n’a pas déçu, faisant magnifiquement ressortir toute la palette de couleurs des cuivres. Le contraste entre les deux parties du programme apparaît alors de manière saisissante: autant le début de la soirée était placé sous le signe de la sobriété, autant la fin laisse libre cours à une véritable orgie de sons. Et même dans les passages d’ensemble fortissimo, Mariss Jansons ne se départit jamais de ses mouvements des bras amples et majestueux, ne cherchant en aucun cas à brider des musiciens hors pair. La grande classe. Voilà qui est de bon augure, la formation étant appelée, comme cette année, à être l’orchestre en résidence du festival de Pâques de Lucerne aussi pour les deux prochaines éditions.





Claudio Poloni

 

 

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