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Brahms héroïque

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/01/2004 -  
Johannes Brahms : Symphonie n° 3, opus 90 – Concerto pour piano n° 1, opus 15

Garrick Ohlsson (piano)
Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


Dans un Théâtre des Champs-Elysées à peine moins garni que la semaine passée, le volet symphonique du cycle Brahms de l’Orchestre national de France et Kurt Masur se poursuivait par deux œuvres dans la même veine héroïque.


Dans la Troisième symphonie (1883), Masur reste fidèle aux options qui sont les siennes depuis le début de ce cycle: transparence de la trame orchestrale et attaques tranchantes. Plus rhapsodique qu’unitaire, l’Allegro con brio, d’un bel élan, est joué avec sa reprise. L’Andante donne lieu à un travail instrumental très approfondi, faisant alterner subtilité et plénitude, dans un climat volontiers dramatique. Le fameux Poco allegretto est fermement tenu, sans alanguissement dans le premier thème et un second thème plutôt allant. L’Allegro final, abrupt et violent, se veut résolument épique.


Cette belle réalisation, servie par un excellent orchestre, aux cordes cependant parfois acides, se poursuit dans le Premier concerto pour piano (1858). On avouera hélas ne rien avoir compris à la conception du soliste, Garrick Ohlsson, qui a pourtant déjà été associé dans le passé à Masur pour les deux concertos de Brahms. Dès le Maestoso, dans ce qui est sans doute l’une des plus belles entrées en matière de tout le répertoire concertant, Ohlsson semble las, absent, en retrait, tant il ne répond en rien à la véhémence de l’introduction orchestrale. Les moyens techniques, malgré quelques accrocs, et la puissance ne sont évidemment pas en cause. Le pianiste américain démontre même une exceptionnelle finesse de toucher, mais elle semble davantage destinée à briller qu’à éclairer le texte. En outre, le registre des intensités est par trop binaire: tout ce qui est marqué forte est sec, martelé en staccato, et le reste est perlé. Le discours, quant à lui, est dépourvu de chaleur, de grâce ou de poésie, par trop saccadé, avec un tempo victime d’incessants coups d’accordéon. Cette conception erratique culmine dans l’Allegro ma non troppo final, certes tout de bravoure, mais d’une incohérence étonnante, privilégiant les aspects décoratifs et un sautillement irritant. En bis, l’Intermezzo (Andantino teneramente) opus 116 n° 6 (1892) demeure tout aussi incompréhensible dans ce qui confine à un véritable refus d’interpréter la musique.



Simon Corley

 

 

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