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Le Phénix renaît de ses cendres

Venezia
Gran Teatro La Fenice
12/14/2003 -  
Ludwig van Beethoven: Die Weihe des Hauses, Igor Stravinsky: Symphonie de Psaumes, Antonio Caldara: Te Deum, Richard Wagner: Kaisermarsch et Huldigungsmarsch
Choeur de La Fenice (préparation: Piero Monti), Orchestre de La Fenice, Riccardo Muti (direction)
Solistes: Sara Allegretta et Patrizia Ciofi (sopranos), Sonia Ganassi et Sara Mingardo (mezzo-sopranos), Roberto Saccà et Mirko Guadagnino (ténors), Michele Pertusi et Nicolas Rivenq (basses)

Huit ans après l’incendie qui l’a ravagée, la Fenice renaît enfin de ses cendres, reconstruite à l’identique. Huit ans qui se sont en fait subdivisés en six ans d’interminables procédures juridiques et de procès (nous sommes en Italie!) et en deux ans de travaux à proprement parler. Quoi qu’il en soit, les 1200 privilégiés qui franchissent les portes du théâtre ce soir-là ressentent tous une intense émotion. La salle est flambant neuve, mais les décorations brillent presque trop, donnant une impression de kitsch. Il manque la patine du temps. Pour l’heure, on se croirait devant une cassata sicilienne! A première vue, un seul changement visible: le rouge des fauteuils a remplacé le vert. Mais reprenons le fil des événements: on assiste tout d’abord à un long défilé de personnalités du monde de la politique, de l’économie et de la culture, avec au final l’arrivée du président italien et de son épouse, qui prennent place, sous les applaudissements, dans la loge royale. Puis le maire de Venise monte sur scène pour un bref discours.

Le concert débute véritablement avec l’arrivée de Riccardo Muti, qui commence par diriger l’hymne italien, faisant instantanément se lever la salle. La première œuvre au programme a été choisie pour sa symbolique, Beethoven l’ayant composée pour l’ouverture d’un théâtre de Vienne. Ensuite longue pause, direct TV oblige. La première chaîne publique italienne retransmet en effet la première partie du concert, de 19h00 à 20h00, mais pas la seconde, car il faut laisser la place au sacro-saint journal télévisé! Pendant cette pause donc, un présentateur vedette se promène au parterre pour recueillir les impressions de spectateurs illustres. Un manque de tact et de discrétion flagrant!

La suite du programme est composée de partitions écrites par des musiciens ayant, à un titre ou à un autre, un lien étroit avec la Sérénissime. Tout d’abord la symphonie de Stravinsky, une œuvre certes résolument religieuse, mais avec de nombreux passages au caractère plutôt profane. Suit le Te Deum de Caldara, qui réunit une belle brochette de solistes. Puis nouvelle longue pause, la télévision accaparant cette fois Riccardo Muti en coulisses, pour une intervention live pendant le journal télévisé. Le concert se termine par deux marches, passablement pompeuses, de Wagner. Applaudissements chaleureux à la fin, mais on a comme la fâcheuse impression que la forte émotion du début s’est estompée, les spectateurs quittant rapidement le théâtre pour l’un des nombreux repas de gala organisés dans la ville. Voilà pour l’inauguration officielle. Pour la véritable inauguration, avec un opéra cette fois, il faudra encore patienter une année. On nous promet une Traviata (ouvrage créé à Venise!) dirigée par Lorin Maazel.



Claudio Poloni

 

 

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