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Héros

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/26/2003 -  
Richard Strauss : Don Juan, opus 20 – Brentano-Lieder, opus 68 (extraits)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 «Eroica», opus 55

Christine Schäfer (soprano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Après une échappée 100 % française et moderne (voir ici), Myung-Whun Chung et l’Orchestre philharmonique de Radio France poursuivaient au Théâtre des Champs-Elysées un cycle de quatre concerts consacré, tout au long de la saison, à Richard Strauss, avec un programme janowskien par excellence.


Après un Don Juan (1888) plein d’élan et contrasté, comme il se doit, Christine Schäfer offre quatre des six Lieder (1918) sur des poèmes de Clemens Brentano. Rarement données, ces mélodies ont été orchestrées par le compositeur lui-même en 1940 et font appel à un effectif restreint. Tendue, usant peu du vibrato, d’une justesse infaillible, à l’aise dans les aigus, la soprano allemande ne se départit jamais d’une sobriété et d’une classe impressionnantes, pas même dans les redoutables vocalises de Amor, entre Zerbinette et Fiakermilli. Mais, après tout, ces Lieder ont été écrits entre Ariane à Naxos et Arabella.


Si le premier concert du cycle avait été exclusivement dédié à Richard Strauss (voir ici), les autres font également la place à Mozart et Mahler (30 avril et 14 juin) et à Beethoven. Après Don Juan, une autre forme d’héroïsme, avec la Troisième symphonie «Eroica» (1804), que Chung a déjà donnée à Pleyel il y a deux ans et demi (voir ici). D’une haute tenue et d’une précision exemplaire dans cette acoustique qui ne pardonne pas, il choisit à nouveau un orchestre important (soixante cordes, mais bois non doublés), tout en privilégiant dès l’Allegro con brio la clarté, les accents bien marqués, avec un développement tour à tour mystérieux et vindicatif. Ne forçant par sur le pathos dans une Marche funèbre dépouillée et parfois même sereine, il joue sur le contrôle des tensions et des progressions. Après un Scherzo rigoureux et transparent, il mène un Finale, puissant sans être écrasant, maîtrisé sans être ennuyeux pour autant, tant la musique va toujours de l’avant, tant la force et la concentration diffusent une énergie permanente et un discours d’une formidable densité. Une présentation de bon augure avant la tournée que l’orchestre doit effectuer en Grèce du 4 au 8 décembre prochain.



Simon Corley

 

 

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