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Le saxo à l’honneur

Paris
Basilique Sainte-Clotilde
10/02/2003 -  
Guillaume Lekeu : Adagio
Claude Debussy : Rhapsodie pour saxophone (arrangement Marc Sieffert)
Michael Nyman : Where the bee dances
Edvard Grieg : Au temps de Holberg, opus 40

Daniel Gremelle (saxophone), Orchestre Colonne, Philippe Ferro (direction)


Pour la rentrée de sa cent trentième saison, l’Orchestre Colonne avait choisi un programme dont la brièveté était compensée par l’originalité et même l’incongruité consistant à entendre dans un lieu de culte un instrument dont Ansermet soulignait «le caractère sensuel et phallique» du timbre, qui le vouait «à la musique de plaisir», à savoir le saxophone.


Daniel Gremelle, à l’alto puis au soprano, se montre un digne héritier de la réputation légendaire de l’école française, qui a produit des artistes aussi considérables que Marcel Mule ou Daniel Deffayet. Dans la Rhapsodie (1903-1911) de Debussy – donnée, au lieu de la version habituelle (orchestrée par Roger-Ducasse), dans un arrangement dû à Marc Sieffert, dont la texture évoque Iberia ou même Jeux – le saxophoniste fait admirer sa souplesse et son sens de la nuance. Mais il étonne également par son souffle et sa sonorité dans l’éprouvante transe de Where the bee dances (1991) de Michael Nyman, dix-sept minutes d’euphorie solaire dans lesquelles les cellules répétées ne dissimulent pas leur tribut aux musiques «populaires» de notre temps.


Encadrant ces deux pièces solistes, Philippe Ferro dirige avec intelligence le merveilleux Adagio (1891) de Lekeu qui, compte tenu de la forte réverbération, prend parfois une ampleur digne des Métamorphoses de Richard Strauss, puis la suite Au temps de Holberg (1885) de Grieg, aux phrasés très soignés et à la respiration naturelle, avec une attention au détail qui ne nuit nullement à la conception d’ensemble.


Autant qu’on puisse en juger, compte tenu de l’acoustique ronflante, des craquements de chaises intempestifs et de la déambulation permanente dans les allées, l’orchestre manifeste un engagement aussi bien physique qu’expressif tout à fait convaincant, qui incite à obtenir confirmation de cette première impression dans des conditions de jeu plus satisfaisantes, dès le 14 octobre à Mogador. Par ailleurs, ce programme, à l’exception de l’Adagio de Lekeu, sera redonné à destination du jeune public le dimanche 23 novembre à 10 heures 45 à Gaveau.



Simon Corley

 

 

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