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Une étoile est née

München
Nationaltheater
07/20/2003 -  
Guiseppe Verdi : La traviata
Anna Netrebko (Violetta Valéry), Rolando Villazón (Alfredo Germont), Paolo Gavanelli (Giorgio Germont), Ann-Katrin Naidu (Flora Bervoix), Helena Jungwirth (Annina), Ulrich Ress (Gaston), Gerhard Auer (Marquis d’Obigny), Taras Kononshchenko (Douphol), Andreas Schindler (Un invité)
Chor der Bayerischen Staatsoper, Bayerisches Staatsorchester, Fabio Luisi (direction)
Günter Krämer (mise en scène)


Le festival d’opéra de Munich offre au public durant tout le mois de juillet une rétrospective de toute la saison passée en plus d’une ou plusieurs nouvelles productions et de concerts symphoniques. Il est ainsi possible d’entendre pêle-mêle Mozart, Monteverdi, Strauss, Wagner, Bellini, Puccini, Verdi... aussi bien que des concerts donnés par Wolfgang Sawallisch et Zubin Mehta, respectivement ancien et actuel directeur musical du Bayerische Staatsoper.


Même pour un établissement de la qualité de celui de Munich, il est difficile de maintenir durant tout un mois un très haut niveau continu sur tout le répertoire proposé. Les nouvelles productions bénéficient naturellement de plus d’attention que les reprises dont les premières font souvent office de générales améliorées.


Les opéras qui, comme cette Traviata, ne sont joués qu’une seule soirée donnent parfois un sentiment de travail assez hâtif. Les deux premiers actes souffraient d’un manque flagrant de répétitions: décalages entre chœur et orchestre, déséquilibres instrumentaux entre les pupitres avec un timbalier bien trop fort, petits problèmes somme toute très classiques et faciles à corriger quand on en a le temps. Il ne demeure également que bien peu de la conception de Günter Krämer. Ce qui reste de cette mise en scène avec des décors minimaux est bien plat. Enfin, le Germont père de Paolo Gavanelli est fatigué. Ses airs sont ânonnés note par note, sans grande ligne ni éloquence, signe du fait que quelques jours auparavant, il était présent dans le Don Carlos de Verdi et Les Puritains de Bellini. Le rôle d’Alfredo était confié à Rolando Villazón: le jeune ténor est certes crédible scéniquement et possède toutes les notes que demande le texte, mais le timbre manque singulièrement de couleur. Comme c’est souvent le cas à Munich, les petits rôles sont très bien tenus par des chanteurs membres de la « troupe » locale. On se demande par ailleurs en les écoutant, s’il n’aurait pas fallu par exemple leur confier de plus grands rôles, ainsi Andreas Schindler, dont les quelques rares interventions sont bien éloquentes, aurait probablement fait un solide Germont père.


Voici semble-t-il une Traviata de routine s’il n’avait la présence pour la première fois à Munich d’Anna Netrebko dans le rôle de Violetta. La jeune soprano russe fait partie de la troupe du Kirov et a déjà fait ses débuts au Metropolitan Opera ou au Festival de Salzbourg. Quelle révélation: un timbre de vraie soprano lyrique, de superbes aigus piano, une ligne dramatique sûre et surtout une présence scénique, un charme, un naturel et le charisme des très grands artistes. Que d’émotion dans le troisième acte. Avant que son agenda ne soit complètement rempli, espérons que le Châtelet ou l’Opéra de Paris ont déjà commencé à discuter avec elle pour la faire venir et lui proposer un environnement de travail plus digne de son talent.



Antoine Leboyer

 

 

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