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Bacri chez les Tchèques

Paris
Centre tchèque
06/10/2003 -  

Leos Janacek : Quatuor n° 1 «Sonate à Kreutzer»
Nicolas Bacri : Toccata sinfonica, opus 34b
Antonin Dvorak : Quintette avec piano n° 2, opus 81


Michèle Scharapan (piano), Quatuor Arpeggione (Isabelle Flory et Nicolas Risler, violon; Théodor Coman, alto; Raphaël Chrétien, violoncelle)

La saison musicale organisée par le Centre tchèque, si elle touche désormais à sa fin (*), se sera à nouveau caractérisée par sa haute tenue et par l’intérêt d’une programmation qui ne se contente pas de favoriser les compositeurs et les artistes de ce pays ami. Ce concert donné sous l’égide de l’association «Musique nouvelle en liberté» en témoignait une fois de plus.


Le Quatuor Arpeggione s’attaque d’abord au Premier quatuor «Sonate à Kreutzer» (1923) de Leos Janacek. Mettant son engagement au service de la versatilité qui caractérise cette œuvre redoutable, il en accentue les aspects à la fois romantiques et expressionnistes. Si les quatre artistes privilégient à juste titre la prise de risques, le violoncelle solide et précis de Raphaël Chrétien s’illustre tout particulièrement.


Présentée au public par le compositeur lui-même, Toccata sinfonica pour quintette avec piano (1995) de Nicolas Bacri n’est autre qu’une transcription de son Premier trio avec piano (1987-1993), lui même issu de son Duo pour violon et violoncelle (1987-1992). Duo, trio puis quintette, est-ce l’ultime avatar d’une partition qui, comme le suggère déjà son titre, semble appeler l’orchestre, tant par son discours que par sa dimension ou par la densité de son écriture? L’aspect «toccata» n’en est pas moins clairement revendiqué, tant les sections rapides sont marquées par un élan motorique inéluctable. Le compositeur parle d’un vaste scherzo avec introduction et trio central, la reprise du scherzo développant toutefois certains éléments du trio. Mais il suggère également que chacune de ces quatre parties peut être associée à l’un des quatre éléments, respectivement la terre, le feu, l’eau et l’air. Si elle porte le même numéro d’opus que le Quintette avec piano de Brahms, cette pièce d’une durée d’un quart d’heure s’inscrit bien davantage dans la filiation du dernier Chostakovitch: noirceur imposante du Prologo (Adagio massivo), sarcasmes du Presto strepitoso et désolation des soli successifs (alto, second violon, premier violon, violoncelle) de la Berceuse de la mort (Adagio disolato).


Par sa tonalité (la majeur), par son caractère expansif et par la générosité de ses thèmes, le Second quintette avec piano de Dvorak (1887) entretient une parenté tant avec le Quintette «La Truite» de Schubert qu’avec le Deuxième quatuor avec piano de Brahms. Et c’est sans doute davantage dans la musique elle-même que dans les sous-titres des trois derniers mouvements (Dumka, Furiant et Polka) qu’il faut en rechercher le parfum typiquement tchèque, parfaitement mis en valeur par Michèle Scharapan et le Quatuor Arpeggione.


(*) Les 23 et 24 juin à 20 heures, Michel Lethiec (clarinette), Karine Lethiec (alto), le Quartetto Stradivari (Milan) et l’astrophysicien Hubert Reeves proposeront une soirée «Mozart et les étoiles».



Simon Corley

 

 

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