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Une valeur sûre

Paris
Palais Garnier
06/02/2003 -  et 4*, 7, 10, 13, 20, 23, 26, 28 juin 2003
Wolfgang Amadeus Mozart : Cosi fan tutte
Anja Harteros (Fiordiligi), Enkelejda Shkosa (Dorabella), Russell Braun (Guglielmo), Roberto Sacca (Ferrando), Alessandro Corbelli (Don Alfonso), Maria Bayo (Despina)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, Armin Jordan (direction)
Ezio Toffolutti (mise en scène, décors et costumes)



Sans bruit ni tapage, sans effet ni clinquant, la production de Cosi fan tutte d’Ezio Toffolutti passe tranquillement les années, depuis sa création en 1996, et procure toujours le même plaisir, celui du raffinement, des matériaux et des tissus, et celui de la justesse, du théâtre et des atmosphères. La transposition dans la Venise de Canaletto est particulièrement réussie. On devrait peut être confier plus souvent des mises en scènes à des décorateurs, surtout de la trempe de Toffolutti, la cohérence et le respect de l’œuvre y gagneraient ce - qu’éventuellement - le théâtre y perdrait, le bilan ne serait pas forcément négatif...


Hormis une Dorabella au vibrato envahissant et à la limite de l’erreur de casting, la distribution se révèle superbe et très homogène. La Fiordiligi de la greco-allemande Anja Harteros, doté d’un très beau médium bien projeté, est remarquable, même si quelques aigus furent un peu durs. Maria Bayo campe une Despina de luxe (le «notaire» est presque trop bien chanté !). Récent Comte Almaviva du Barbier à la Bastille, Roberto Sacca incarne un parfait Ferrando, tandis que Russell Braun confère sa prestance à un Guglielmo sans reproche. D’une parfaite aisance vocale et sachant faire passer subtilement la roublardise du personnage, Alessandro Corbelli donne toute l’épaisseur psychologique que requiert Don Alfonso. Avec un Armin Jordan toujours très attentif aux chanteurs, voici une soirée qui, l’air de rien, se hisse à un très bon niveau. Les tables et couverts disposés dans les espaces publics signalaient que l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris (AROP, www.arop-opera.com) organisait une réception : bravo à toutes ces entreprises et grands patrons qui consacrent de l’argent à l’Opéra, voici un investissement assurément moins erratique que les placements boursiers !





Philippe Herlin

 

 

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