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Le chant haendelien à l''honneur

Tourcoing
Théâtre Municipal
03/21/2003 -  et les 23 et 25 mars; également: 6 et 8 mars (St Quentin en Yvelines), 12 mars (Orléans), 16 mars (Clermont Ferrand), 29 mars (Paris, Théâtre des champs Elysées, en version de concert), 1er avril (Brest), 5, 6 et 8 avril (Rennes), 4 et 5 mai (Wiesbaden, Allemagne)
Georg Friedrich Haendel : Agrippina
Véronique Gens / Salomé Haller [6 et 8 avril](Agrippina), Ingrid Perruche (Poppea), Thierry Grégoire (Ottone), Philippe Jaroussky (Nerone), Nigel Smith (Claudio), Bernard Deletré (Pallante), Fabrice di Falco (Narciso), Alain Buet (Lesbo), Hiromi Asaï, Pierre Carniaux, Xavier Clion, Marielle Coubaillon, Lionel Gossart, Giuseppe Molino, Christian Montout (Comédiens)
Frédéric Fisbach (mise en scène), Benoît Résillot (dramaturgie), Emmanuel Clolus (scénographie), Olga Karpinsky (costumes), Daniel Levy (lumières), Catherine Nicolas (maquillages et coiffures)
Continuo : Benoît Hartoin et Sébastien d’Hérin (clavecin), Christine Plubeau (viole)
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction musicale)
Nouvelle Production de l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Coproduction Théâtre de Saint Quentin en Yvelines

Eliminons d’emblée le délicat problème d’une mise en scène réfléchie, respectueuse de l’œuvre et pleine de bonnes intentions qui malheureusement n’aboutissent que rarement. Si la direction de ses interprètes par Frédéric Fisbach n appelle à aucun reproche, tant l’on sent qu’un travail approfondi sur les personnages a été mis en oeuvre, il n’en est pas de même avec une conception très discutable du décor quasi inexistant. Il s’agit en effet plus d’une transformation d’un espace scénique, agrémenté de projections diverses et de modifications de cet espace par une équipe d’acteurs ayant travaillé le livret. Le problème de cette idée est qu’elle lasse terriblement du fait de la durée de l’œuvre, d’autant plus que ces acteurs, supposés représenter le regard ironique des Vénitiens sur Rome affichent une mine lugubre pendant la majorité du spectacle ce qui contredit l’effet souhaité.
Reconnaissons cependant une dernière demi-heure réjouissante à ce niveau, lorsque des projections remplacent les sous-titres et se moquent, tout en les respectant, des conventions du genre. Admirons aussi les costumes et les éclairages particulièrement réussis.
C’est sur le plan musical que nous retrouverons le plus de satisfactions. Jean-Claude Malgoire est un interprète d’Haendel comme peu et c’est souvent avec ce compositeur qu’il donne ses meilleures prestations (il avait réussi l’exploit de diriger en 1987 l’orchestre de l’Opéra de Paris pour Giulio Cesare au Palais Garnier avec un étonnant résultat). Fort d’un orchestre particulièrement en forme, sa direction est à la fois vive et capable de mille nuances et de respirations appropriées. Les récitatifs ne sont jamais sources de tunnels éprouvants grâce à la rare solidité du continuo.
Sur le plan vocal, il faut saluer une équipe particulièrement homogène et qui ne se contente pas de chanter. Véronique Gens était faite pour le rôle d’Agrippina, son timbre un peu sombre contrastant merveilleusement avec celui d’Ingrid Perruche, plus clair et qui campe une séduisante Poppea. Toutes deux ont une technique affinée qui leur permet de se jouer des difficultés de l’écriture haendelienne.
C’est aussi le cas de Philippe Jaroussky qui ne cesse de s’affirmer depuis ses débuts, ne se laissant pas démonter par les redoutables airs qu’Haendel a réservés à Nerone ; il faudrait citer aussi Thierry Grégoire, au timbre délicat qui incarne un Ottone très sensible et qui, après un début hésitant, se montre à la hauteur d’un rôle complexe. Bernard Deletré, un peu lourd dans les vocalises et Alain Buet, toujours stylistiquement parfait et vocalement solide participent à la réussite d’ensemble ; seul Fabrice di Falco, au timbre bien étouffé, n’a pas sa place dans une équipe de ce niveau.
Une réussite donc pour l’équipe de l’Atelier Lyrique de Tourcoing qui tournera dans plusieurs villes de France, en particulier au Théâtre des Champs-Elysées, où une retransmission pour la radio sera effectuée (diffusion prévue sur France Musiques courant avril, à ne pas manquer !) .



Christophe Vetter

 

 

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