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Haut-plateau

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/19/2003 -  
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 4 «Italienne», Le Songe d’une nuit d’été
Hiromi Omura (soprano), Vivica Genaux (mezzo-soprano)
Timothy West (récitant)
Orchestre National de France, Kurt Masur (direction)



Le philosophe et logicien Ludwig Wittgenstein était également, on le sait moins, un grand mélomane, un grand connaisseur de la chose musicale : ses parents, de riches industriels viennois, organisaient chez eux des rencontres musicales dans lesquelles on pouvait croiser Johannes Brahms, on dit qu’il hésita à embrasser la carrière de chef d’orchestre, hésitations que ne connut pas son frère Paul qui devint un grand pianiste (il perdit le bras droit lors de la Première guerre et commanda alors des concertos pour la main gauche à Ravel, Prokofiev...). Il a laissé, avec son sens de la formule définitive, quelques sentences bien senties sur Felix Mendelssohn, un compositeur qu’il goûtait peu, du genre : «Mendelssohn n’est pas un sommet, c’est juste un haut-plateau. Ce qu’il y a d’anglais en lui», ou encore «Que manque-t-il à la musique de Mendelssohn ? Une mélodie ‘courageuse’» (dans Remarques mêlées). Des jugements un peu sévères mais que l’on ne peut s’empêcher de garder à l’esprit lorsqu’il s’agit de le comparer aux «grands» compositeurs.


Ceci dit, ce concert, réunissant parmi ses plus belles compositions, fut une fête tant les interprètes mirent de conviction à le défendre. Entre Mendelssohn, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, qu’il dirigea, et Kurt Masur qui en fut le directeur musical durant de nombreuses années, il existe une filiation dont témoignent les superbes enregistrements que réalisa le chef il y a une trentaine d’années et que l’on a retrouvé ce soir. La netteté du trait, la fluidité, le savant étagement de la dynamique, tout fut parfait, et l’orchestre, notamment les vents, très exposés, fut impeccable. Le récitant, Timothy West, donna chair au Songe shakespearien et tous les interprètes remportèrent une ovation méritée. De quoi tempérer la sévérité de Wittgenstein !





Philippe Herlin

 

 

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