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Une prison de notre temps

Gent
De Vlaamse Opera
11/20/2002 -  et les 23, 26, 29 novembre et 1 er décembre à Gent et les 30 octobre, 1, 3, 6, 9 et 12 novembre à Antwerpen (en version de concert à Bruxelles, au Palais des Beaux-Arts le 16 novembre)
Ludwig van Beethoven : Fidelio
Petra-Maria Schnitzer (Leonore/Antwerpen et Bruxelles)/ Anna-Katharina Behnke (Leonore/Gent), Klaus Florian Vogt (Florestan)/ Jeffrey Dowd (Florestan le 16 novembre), Stephen Milling (Rocco), Petra Labitzke (Marzelline), Matthias Klink (Jacquino), Oskar Hillebrandt (Don Pizarro), Kurt Gysen (Don Fernando), Hugo Vanheertum (Erster Gefangener), Rob Boden (Zweiter Gefangener)
Francisco Negrin (mise en scène), Anthony Baker (décors et costumes), Bruno Poet (lumières), Kurt Bikkembergs (chef des chœurs),
Koor van de Vlaamse Opera, Symfonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Ivan Törzs (direction musicale)
Nouvelle Production du Vlaamse Opera

L’Opéra des Flandres propose une nouvelle production de Fidelio qui marquera les annales de cette maison. La mise en scène de Francisco Negrin en est l’atout maître, l’unique opéra de Beethoven se prêtant parfaitement à une transposition contemporaine du problème de la tyrannie et de l’emprisonnement arbitraire. L’optimisme de l’œuvre est malheureusement difficile à partager à notre époque et peut-être pour cela, la conclusion euphorique induit-elle une impression de malaise chez le spectateur.
Negrin bénéficie d’un décorateur formidable, Anthony Baker, auteur également des costumes, un peu moins heureux (voir celui de Marzelline) qui réussit à bien différencier les différentes scènes en changeant des éléments mais en gardant bien en évidence la thématique de l’enfermement, sauf au finale où la scène entière (et même la salle) est utilisée pour souligner la libération des personnages. Certaines scènes sont d’une beauté et d’une force à couper le souffle, telles que celles de la sortie des prisonniers (jeu d’éclairage particulièrement subtil) ou la scène de Florestan avec la projection de vagues en noir et blanc au fond de sa cellule lorsque l’espoir renaît.
La distribution est parfaitement à la hauteur de la situation. La découverte de la soirée est l’impressionnant Florestan de Klaus Florian Vogt dont le «Gott!» nous donne le frisson et qui révélera une voix saine et puissante dans un des rôles les plus difficiles du répertoire, son talent d’acteur contribuant à une composition saisissante.
Remplaçant Petra-Maria Schnitzer qui avait assuré les premières représentations, Anna-Katharina Behnke crée la surprise. La remarquée titulaire du rôle titre de Lulu à l’Opéra-Bastille s’aventure dans une tessiture complètement différente et triomphe, malgré une technique peut-être pas toujours orthodoxe (ce qui lui posera quelques soucis de fatigue en fin de soirée), par la sûreté de son chant, sa capacité à vocaliser et son assurance scénique qui la rend émouvante à chaque instant.
Egalement remarquable, le Rocco très humain de Stephen Milling, qui a compris l’ambivalence du personnage et qui domine sans problèmes la tessiture du rôle, ce qui n’est pas le cas d’Oskar Hillebrandt, acteur concerné, mais chanteur de plus en plus discutable à cause d’un vilain vibrato et d'une absence de legato (ce qui donne finalement encore plus de force à son portrait du cruel gouverneur). Dans les rôles ingrats de Marzelline et Jacquino, les jeunes Petra Labitzke et Matthias Klink (futur Belmonte pour Minkowski cet été à Aix) sont d’une parfaite musicalité.
Enfin l’on apprécie la voix saine et solide d’un chanteur belge sur qui il faudra compter, Kurt Gysen, excellent Don Fernando.
Si le chœur de l’Opéra des Flandres renouvelle ses prestations précédentes, nous restons sur une déception dans la fosse avec la direction insuffisante d’Ivan Törzs, surtout au premier acte, ne maîtrisant pas la situation, rattrapant des décalages flagrants et fréquents, réussissant néanmoins une belle introduction au deuxième acte sans pour autant convaincre totalement, le finale retrouvant des imprécisions fâcheuses.



Christophe Vetter

 

 

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