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Paris-Prague

Paris
Cité de la musique
11/16/2002 -  

Bohuslav Martinu : Les Fresques de Piero della Francesca, H. 352
Antonin Dvorak : Concerto pour violon, op. 53
Claude Debussy : Jeux
Maurice Ravel : Rhapsodie espagnole


Elisabeth Batiashvili (violon)
Orchestre philharmonique tchèque, Vladimir Ashkenazy (direction)


La Philharmonie tchèque n’était semble-t-il pas venue à Paris depuis une dizaine d’années et l’on ne s’étonnait donc pas de retrouver à la Cité de la musique un public nombreux, y compris Alfred Brendel, pour le deuxième des trois concerts donnés par cette formation mythique, où le programme faisait dialoguer fort opportunément compositeurs tchèques et français.


Martinu constitue l’une des plus importantes illustrations de l’attrait qu’a exercé Paris sur tant de compositeurs dans les années 1900-1940. Bien que postérieures (février-avril 1955), ses Fresques de Piero della Francesca - qui furent, autre clin d’œil du programme, écrites en France (en l’espèce, à Nice) - témoignent pourtant le mieux, comme d’autres partitions des dernières années de Martinu (Sixième symphonie, Paraboles, Estampes), de l’influence de Debussy, de Ravel ou de Roussel, au point que l’on a parfois pu parler à leur propos de « néo-impressionnisme ». Créées par la Philharmonie de Vienne, ces Fresques n’en sont pas moins merveilleusement adaptées aux timbres si particuliers de la Philharmonie tchèque, par exemple le fruité des hautbois ou le moelleux des trombones. Ashkenazy exalte le lyrisme de ce triptyque, ce qui, dans le fascinant continuum sonore qu’il déroule, est loin d’être un contresens, même si (en raison des tempi ?), il manque peut-être un peu de cet élan impérieux auxquels les disques légendaires d’Ancerl, Ansermet ou Rojdestvenski nous ont habitués.


Le rapprochement avec Jeux de Debussy et avec la Rhapsodie espagnole de Ravel se justifiait donc pleinement, en même temps qu’il soulevait une certaine curiosité (imagine-t-on en effet l’Orchestre national en tournée à Prague donner par exemple une symphonie de Dvorak et la Sinfonietta de Janacek ?). Ashkenazy privilégie le côté... ludique du ballet de Debussy, tant dans l’attention portée aux mutations successives de ce kaléidoscope sonore que dans la mise en valeur d’une indéniable virtuosité instrumentale. Peut-être davantage à son aise dans Ravel, il opte pour une approche plus radieuse et souriante que brûlante ou dramatique, brillante sans jamais toutefois verser dans le clinquant ou la carte postale.


Entre ces trois partitions orchestrales particulièrement exigeantes, la Philharmonie tchèque avait choisi de mettre en valeur l’un des fleurons du patrimoine national, le Concerto de Dvorak, avec la violoniste géorgienne Elisabeth Batiashvili. S’il ne possède pas encore toutes les qualités de l’ultime Concerto pour violoncelle, la soliste lui accorde sans peine l’abattage et la puissance requis, toujours avec à propos, même si son âge (vingt-trois ans) explique sans doute que l’on puisse attendre que se révèle une personnalité plus marquée, tant dans la sonorité que dans la conception de l’œuvre.



Simon Corley

 

 

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