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Une renommée tardive

Paris
Théâtre Mogador
10/24/2002 -  

Josef Haydn : Symphonie n° 78
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, op. 61
Edgard Varèse: Amériques


Vadim Repin (violon)
Orchestre de Paris, Michael Gielen (direction)


Aujourd’hui âgé de soixante-quinze ans, Michael Gielen connaît enfin la renommée tardive d’un Wand, d’un Bour ou d’un Sanderling, renommée qui n’est effectivement en rien usurpée si l’on en juge ce concert.


Il débute par la rare Soixante-dix-huitième symphonie (1782) de Haydn, à laquelle il assigne un effectif relativement restreint (trente et une cordes) pour se livrer à une radiographie d’une netteté stupéfiante de cette partition atypique, qui évoque parfois l’originalité de Carl Philip Emmanuel Bach et qui semble parfois même annoncer, par ses silences dramatiques et ses courtes cellules rythmiques, le style de Beethoven. Si l’accent est mis sur le côté novateur de Haydn, l’austérité n’est cependant pas de mise, car il sait laisser s’exprimer la grâce que dispensent notamment des modulations pré-schubertiennes.


Créateur des Soldats de Zimmermann, du Requiem de Ligeti ou de Mixtur de Stockhausen, Gielen est naturellement à son aise dans Amériques de Varèse. Malgré l’orchestre gigantesque déployé dans cette œuvre (bois par cinq, huit cors, sept trompettes, cinq trombones, deux tubas, dix-sept percussionnistes), la précision, la transparence et l’absence de surenchère restent toujours de mise. La stricte organisation de ce déferlement orchestral ne lui enlève cependant rien de son intensité.


Entre temps, dans le Concerto pour violon de Beethoven, Gielen a également placé la barre très haut, et ce dès l’introduction orchestrale, modèle de probité, de sens dramatique et de plénitude sonore. Jamais un accompagnement n’aura été aussi peu routinier, au point qu’il n’y a même plus lieu de parler d’accompagnement. Vadim Repin en paraîtrait presque mal à l’aise, mais sa sonorité reste chaude et radieuse et sa puissance lui permet de dominer, sans excès, l’orchestre, tant il parvient finalement à s’insérer dans un dialogue qui fait de lui davantage un violon principal qu’un virtuose en démonstration. Ce dialogue s’établit d’autant plus facilement que les musiciens de l’Orchestre de Paris semblent en état de grâce (basson solo !). Si le larghetto est plus recueilli que lyrique, le violoniste russe reçoit une ovation particulièrement appuyée du public à l’issue d’un rondo final nettement plus extraverti.



Simon Corley

 

 

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