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Curiosités satisfaites

Paris
Maison de Radio France
10/18/2002 -  

César Franck : Variations symphoniques
Ernest Chausson : Symphonie en si bémol, op. 20
Lili Boulanger : Faust et Hélène


Alexandre Tharaud (piano), Sylvie Brunet (Hélène), Gilles Ragon (Faust), Vincent Le Texier (Méphisophélès)
Orchestre philharmonique de Radio France, Marc Minkowski (direction)

Après quelques programmes confrontant XVIIIème et XXème siècles avec l’Orchestre philharmonique de Radio France au cours des dernières saisons, Marc Minkowski dirigeait un concert attendu non sans quelque curiosité.


Première incitation à la curiosité : même si Philippe Herreweghe et Roger Norrington, après s’être également frottés au baroque et au moderne, ont désormais inscrit à leur répertoire - à l’image de Nikolaus Harnoncourt - Brahms, Bruckner et Franck, que pouvait apporter le fondateur des Musiciens du Louvre à la musique française de l’après-guerre de 1870 ? Dans les Variations symphoniques pour piano et orchestre de César Franck, Alexandre Tharaud, partition sous les yeux, oppose une certaine objectivité à un orchestre qui donne une vision d’un pater seraphicus opulent et bien en chair. La Symphonie en si bémol d’Ernest Chausson bénéficie également d’une interprétation démonstrative, solide et fortement contrastée. Marek Janowski avait, en son temps, donné cette œuvre avec le même orchestre, mais l’approche de Minkowski tient davantage des excès et de la vigueur d’un Münch que de la clarté et de la rigueur de Janowski. Animé d’un visible souci de convaincre et d’un sens inné du théâtre, Minkowski privilégie la générosité débridée et la fougue au détriment de l’intériorité et du recueillement. En somme, un Chausson plus wagnerien que franckiste.


Seconde incitation à la curiosité : que pouvait-on attendre du rare Faust et Hélène de Lili Boulanger, « épisode lyrique » avec lequel elle remporta, à l’âge de dix-huit ans, le premier grand prix de Rome ? Nonobstant les conventions inhérentes à l’exercice et un livret involontairement désopilant d’Eugène Adenis - décidément abonné aux cantates romaines, puisqu’il écrivit celui qui devait inspirer Alcyone à Ravel, lors de sa troisième (vaine) tentative pour obtenir le premier prix - la partition révèle un métier exceptionnel. Le raffinement de l’écriture orchestrale et la suavité du climat de la première partie évoquent étrangement Korngold, même si les influences dominantes demeurent celles de Franck et de Wagner, beaucoup plus rarement celle de Debussy. La partie vocale ne ménage ni les aigus du ténor ni les graves de la mezzo, mais Sylvie Brunet, Gilles Ragon et Vincent Le Texier, quels que soient leurs mérites respectifs, doivent faire face à un important effectif orchestral qui tend parfois à couvrir leurs voix.


Concert diffusé sur France Musiques le dimanche 17 novembre à 9 heures.



Simon Corley

 

 

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