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Mémorable soirée !

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/27/2002 -  
Richard Wagner : Tannhaüser, ouverture, «Dich teure Halle», «Allmächt’ge Jungfrau» (airs d’Elisabeth, actes II et III)
Anton Bruckner : Symphonie n° 7

Alexia Cousin (soprano)
Orchestre Philharmonique de Radio France, Mynug-Whun Chung (direction)



Agée d’à peine plus de vingt ans, Alexia Cousin a déjà tout d’une diva : un organe vocal dont les possibilités semblent illimitées, qu’elle doit modérer pour coller à la ligne musicale quand les autres sont à leur maximum, une présence scénique et dramatique hypnotisante, un charme à distraire les oreilles des hommes et à faire siffler celles des femmes, et une tendance marquée à annuler au dernier moment... Pas cette fois cependant, même si elle ne chante que deux airs sur les trois annoncés pour, nous indique une note rajoutée dans le livret à son initiative et à celle du chef, «rééquilibrer le programme», quelle faute de jugement (qui nous prive du «Johohoe» du Vaisseau fantôme, snif) ! Car après l’air du deuxième acte («Dich teure Halle») et la prière du troisième, on aurait bien poursuivi tant, par rapport à des prestations antérieures, on était frappé par les progrès de raffinement et de nuance accomplis par la jeune soprano. On pourra bientôt se rattraper à l’Opéra Bastille avec Juliette ou la clé des songes et Turandot dans lesquels on pourra entendre le «phénomène».


On avait déjà apprécié, le 24 mai dernier au Châtelet dans le deuxième acte de Tristan, le talent de Mynug-Whun Chung dans Wagner avec une pâte orchestrale jamais lourde, toujours frémissante, charnelle, subtile et un sens parfait de l’arche, qualités que l’on retrouve dans l’ouverture de Tannhaüser. Dans la Septième de Bruckner, Chung approfondi ce travail sur le son, sa richesse de timbre, sa profondeur, sa ductilité. Signe d’une parfaite complicité entre lui et les musiciens, il sait relâcher l’orchestre dans les moments intimes pour laisser chanter les solistes (Hélène Devilleneuve au hautbois, Thomas Prévost à la flûte notamment), puis le tenir fermement dans les passages vifs pour donner toute la force nécessaire à la musique. Comme toujours chez le chef coréen, le tempo n’est pas soumis à l’inspiration du moment ou à une volonté de séduire, mais intégré à l’architecture de l’ensemble, comme élément clé de la cohérence du discours, ce qui confère à sa lecture une lisibilité et une limpidité rares et l’impose, ici, comme l’un des grands brucknériens d’aujourd’hui. Un Théâtre des Champs-Elysées plein à craquer lui réserve une véritable ovation, comme c’est devenu une habitude lors de ses concerts parisiens. Les prochains auront lieu les 12, 14 et 15 novembre au Châtelet pour un hommage à Messiaen, réservez vos places !


Diffusion sur France Musiques le lundi 7 octobre à 20h





Philippe Herlin

 

 

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