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Beethoven à la fête

Bonn
Beethovenhalle
09/07/2002 -  jusqu’au 6 octobre 2002
Festival international Beethoven de Bonn 2002


La ville natale de Ludwig van Beethoven n’économise pas ses efforts pour rendre hommage à son fils prodigue en présentant un festival international d’un mois, entre le 7 septembre et le 6 octobre, riche d’événements et de découvertes, sous la direction artistique de Thomas Daniel Schlee. La programmation, qui court du XVIIIe à nos jours, manque sans doute un peu de spécificité, on aimerait y trouver des œuvres rares du maître (comme la Cantate pour la mort de l’Empereur Joseph II qui sera donnée à Paris le 13 septembre), des réductions (Liszt, mais pas seulement) ou des orchestrations (Weingartner par exemple), des interprétations sur instruments d’époque (malgré toutes les réserves que peuvent soulever ces expériences), des curiosités (la Dixième symphonie de Pierre Henry)... On a ici surtout un programme romantique avec un peu plus de Beethoven que de coutume, le compositeur étant plus un prétexte qu’une source fécondante. Mais le plaisir est néanmoins au rendez vous avec plus de quarante concerts réunissant de grands noms (Gardiner, Haitink, Mehta, Argerich) ainsi que de jeunes artistes (à l’œuvre notamment dans une intégrale des sonates pour piano). Le charme du centre ville piétonnier où l’on peut déguster une bonne bière en terrasse, ou la promenade dans le quartier des musées ajoutant indéniablement un agrément bienvenu au voyage à Bonn...





09/07/02
Beethovenhalle
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 1, Symphonie n° 5
Pascal Dusapin : «A quia», Concerto pour piano

Ian Pace (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction, et piano pour Beethoven)


Associé à Musica, le festival Beethoven ouvrait son édition 2002 avec rien de moins qu’une création mondiale de l’un des compositeurs les plus doués de sa génération, Pascal Dusapin. Avec ses rythmes syncopés rehaussés par la batterie et l’orchestre ou ses longs solos constitués de thèmes fluctuants dans un climat apaisé, le concerto pour piano de Dusapin, «A quia», évoque l’univers du jazz, Thelonious Monk notamment, plutôt que l’univers classique. On reste loin de ses Etudes pour piano et, par cette incursion inattendue, le compositeur français démontre une mobilité intellectuelle réjouissante tout en imprimant sa marque indélébile, la marque des grands. Le terme scolastique «a quia», encore usité en droit pour signifier que l’on met l’adversaire à court d’arguments, traduit ici moins un rapport entre le soliste et l’orchestre, dont les rapports sont peu conflictuels, qu’entre ce concerto et la tradition qui ne peut que rester «sans voix» devant cette intrusion du jazz, ou devant cette façon de terminer l’œuvre pianissimo au détour d’une phrase, sans péroraison ni exercice de virtuosité finaux et quasi obligés. Pascal Dusapin a encore plein d’idées, c’est encourageant ! Christoph Eschenbach a également de bonnes idées, mais, parfois, à trop vouloir contraindre la partition à obéir à une seule lecture, on ne manque pas de la trahir. Voulant sans doute montrer le très bon niveau atteint par l’Orchestre de Paris, il donne une Cinquième de Beethoven dont il exalte le seul dynamisme, au détriment de toute respiration et de toute profondeur. Une vision bien trop partielle pour susciter un quelconque intérêt. Il faudrait dire à M. Eschenbach que la Symphonie n° 5 de Beethoven n’est pas un concerto pour timbale. Cette hystérie est d’autant plus étonnante qu’en ouverture du concert, il dirigeait du clavier un Premier concerto qui, lui, a eu le droit de respirer (notamment dans le très beau deuxième mouvement) !




09/08/02
Beethovenhalle
Ludwig van Beethoven : Ouverture Egmont, Symphonie n° 7
Krysztof Penderecki : Concerto pour violoncelle n° 2

David Geringas (violoncelle)
Orchestre de la Beethovenhalle de Bonn, Krysztof Penderecki (direction)


Changement d’ambiance le lendemain avec une Septième de Beethoven équilibrée, dense, architecturée, d’une grande probité. Il faut apprécier à sa juste valeur la possibilité d’entendre une personnalité comme Krysztof Penderecki, un compositeur dont les œuvres resteront et un chef doué d’une vraie musicalité, bravo au festival ! En première partie, son Concerto pour violoncelle n°2 (1983) avait mis en valeur ce qu’on aime chez le compositeur polonais, la richesse de l’écriture, cette façon de se confronter à la matière musicale, ce souffle, cette tension. David Geringas, excellent, se dépense sans compter pour dominer ce roc et livre une prestation qui soulève d’enthousiasme le public. La belle prestation de l’orchestre local démontre, s’il en faut, la vitalité et la qualité de la vie musicale allemande où, derrière les grands noms, existent aussi de solides formations. Actuellement dirigé par le français Marc Soustrot, l’Orchestre de la Beethovenhalle de Bonn donnera avec son chef, le dernier jour du festival, le 6 octobre, «Das Paradie und die Peri» de Schumann.



Pour plus d’informations :

Le site du festival, beethovenfest-bonn.de


L’Orchestre de la Beethovenhalle, beethovenhalleorchester.de


L’Opéra de Bonn, theater.bonn.de


La Maison de Beethoven, beethoven-haus-bonn.de


La ville de Bonn, bonn.de






Philippe Herlin

 

 

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