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Carsen magicien

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De Vlaamse Opera
06/30/2002 -  et à Gent: les 2, 5, 7 et 10 juillet 2002; à Antwerpen les 11, 13, 15, 18, 21 et 23* juin 2002
Georg Friedrich Händel: Orlando
Patricia Bardon (Orlando), Patricia Rozario (Angelica), Kathleen Brett (Dorinda), Sara Fulgoni (Medoro), Christophe Fel (Zoroastro),
Robert Carsen (Mise en scène), Jean-Philippe Delavault (Réalisation de la mise en scène), Anthony McDonald (décors et Costumes), Dominique Bruguière (Lumières), Michael Popper (Chorégraphie), Ian Burton (Dramaturgie),
Jürgan De Bruyn (Continuo luth), Dieter Vanhandenhoven, Mutsuko Miwa-Yanaga (Continuo clavecin), Symfonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Paul Goodwin (Direction Musicale)
Reprise. Production du Festival d’Aix-en-Provence 1993, du Théâtre des Champs-Elysées, du Vlaamse Opera (1995)

L’Opéra des Flandres conclut sa saison avec la reprise d’Orlando, l’une des plus célèbres production de Robert Carsen, qui a délégué un efficace et précis assistant, Jean-Philippe Delavault, pour la réaliser, lui-même étant par ailleurs occupé à Paris pour Rusalka, l’une de ses plus belles réalisations à ce jour. Crée au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 1993, cet Orlando avait eu alors la chance de bénéficier d’un orchestre baroque de rêve (Les Arts Florissants) de la direction de William Christie et d’une distribution assez idéale pour certains rôles : Rosemary Joshua, Rosa Mannion et Felicity Palmer (cette dernière dans une caractérisation inoubliable quoiqu’un peu limitée dans la virtuosité haendelienne), et à un niveau en dessous Jennifer Lane et Harry van der Kamp . La saison suivante, cette même production fut accueillie au Théâtre des Champs-Elysées, pour être présentée au public de l’Opéra des Flandres en juin 1995, cette fois avec l’orchestre symphonique «maison » dirigé par Paul Dombrecht et une distribution un peu modifiée : Patricia Bardon, Kathleen Brett, Christophe Fel (qui reviennent pour cette reprise), Lynne Dawson, Hilary Summers.
Le spectacle scénique n’a pris aucune ride, le travail soigné de Delavault, permettant de retrouver avec bonheur une mise en scène particulièrement inspirée, réussissant à animer sans cesse un opéra où des longueurs pourraient être ressenties du fait même de sa structure (récitatifs, aria da capo) et des conventions qu’on aurait tort de mépriser. Carsen est comme le magicien Zoroastro tirant les fils de l’intrigue de manière très ingénieuse, réussissant comme toujours une direction d’acteurs juste. Les magnifiques décors d’Antony McDonald suggèrent l’étrangeté poétique d’une forêt dont le vert vif et lumineux souligne son appartenance à un monde magique, tout comme le champ d’épées géantes dispersées de manière impressionnante au troisième acte sur la scène toute entière. Les costumes du même artiste sont particulièrement bien caractérisés permettant aux chanteurs de s’imposer d’emblée dans leur rôle. Les lumières de Dominique Bruguière demandent de l’attention au spectateur tant elles sont nuancées, impalpables.
Mis à part une catastrophique Patricia Rozario à la voix défaite, sans timbre presque, la distribution est excellente, à commencer par Patricia Bardon dans le rôle titre qu’elle connaît bien maintenant et qui impressionne par la beauté du timbre et la force de l’interprétation. Sara Fulgoni offre un portrait très convaincant de Medoro avec un timbre bien différencié de sa collègue. Kathleen Brett donne sa meilleure prestation à l’Opéra des Flandres, sa voix ayant gagné en substance, sans perdre en agilité et la comédienne est irrésistible. Enfin, seule voix masculine, la basse Christophe Fel fait merveille dans le rôle clef de Zoroastro, la voix longue et chaude se jouant des vocalises pourtant difficiles que lui impose son rôle ;
Reste le problème de l’orchestre ! La qualité de l’Orchestre Symphonique de l’Opéra des Flandres n’est pas en cause, le chef Paul Goodwin, non plus. Tous font de louables, mais vains, efforts pour alléger, pour offrir une dynamique plus en rapport avec ce répertoire. Mais tout cela reste encore trop lourd, trop métronomique induisant une monotonie regrettable en décalage avec ce qui se passe sur la scène. Dommage de ne pas avoir disposé d’un authentique orchestre sur instruments d’époque. L ’Opéra des Flandres a pourtant déjà invité Anima Eterna pour Alcina, Les Musiciens du Louvre pour Semele, le Collegium Vocale de Gent pour l’Armide de Lully ou encore Il Fondamento pour Didon and Aenas. Malheureusement l’Ariodante de la saison prochaine ne sera pas non plus sur instruments d’époque, semble-t-il…

Justement, la saison prochaine, qui voit les départs du directeur musical Massimo Zanetti (départ prématuré vu le remarquable travail qu’il avait effectué) et du chef des chœurs Peter Burian (pour l’Opéra National de Paris) remplaçé par Kurt Bikkembergs, propose une programmation intéressante (pour plus de détails, consulter le site internet www.vlaamseopera.be) :
- Reprise du Trittico de Puccini (Varviso/Carsen), Cheryl Barker reprenant sa touchante Suor Angelica
- Nouvelle Production de Fidelio de Beethoven, dirigé par le nouveau directeur musical Ivan Törzs, mise en scène de Francisco Negrin
- Création de Powder Her Face de Thomas Adès (Lucas Pfaff/Carlos Wagner) avec Marie McLaughlin
- Reprise de Cosi Fan Tutte de Mozart, une des meilleures productions de l’inégal Guy Joosten, dirigée par Jos van Immerseel (mais sans Anima Eterna !)
- Nouvelle Production de Werther, dirigée par l’excellent Patrick Fournillier et mise en scène par Willy Decker avec Gerard Powers et Ann Hallenberg
- Création (la deuxième de la saison !) d’Achilleus de Wim Henderickx (Michel Tilkin/Jakob Schokking)
- Nouvelle production d’ Ariodante de Händel (Christophe Poppen/David Alden) avec une distribution prometteuse (en particulier la merveilleuse Olga Pasichnyk en Dalinda)
- Nouvelle Production de L’Amour des Trois Oranges de Prokofiev (Balazs Kocsar/Andreas Homoki), rareté bienvenue
- Nouvelle production de La Traviata (Ivan Törzs/Martin Duncan) avec deux Violetta en alternance : Stefania Bonfadelli et Fiorella Burato
- De nombreux concerts et récitals : Elena Prokina (Gent 14 octobre), Franz Hawlata (Gent 28 janvier), Dmitri Hvorovstosky (Gent 1 avril), Barbara Bonney (Antwerpen 7 décembre), Ian Bostridge (Antwerpen 12 février), Jadwiga Rappé (Antwerpen 13 mars), Dorothee Jansen (Antwerpen 26 octobre), Christiane Oelze (Antwerpen 23 janvier), Camilla Tilling (Antwerpen 8 février) et Sandrine Piau (10 mars, accompagnée par Jos van Immerseel et cette fois Anima Eterna !).



Christophe Vetter

 

 

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