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Bric et broc

Paris
Maison de Radio France
04/27/2002 -  

Frédéric Chopin/Pauline Viardot : Mazourkes
Clara Schumann-Wieck : Concerto pour piano, op. 7
Pietro Mascagni : Parisina (extraits de l’acte II)


Denia Mazzola-Gavazzeni (soprano), Enrica Ciccarelli (piano)
Orchestre national de France, Matthias Bamert (direction)


Suite du week-end « Figures de femmes » à Radio France, avec un programme hétéroclite mettant successivement en valeur deux figures du romantisme (Pauline Viardot, Clara Schumann) et, allez savoir pourquoi, un opéra oublié de Mascagni.


Clara Schumann acheva son Concerto pour piano en 1835, à l’âge de seize ans, soit six ans avant celui de Robert Schumann. Les rapprochements sont donc nécessairement tentants : non seulement l’un et l’autre sont en la mineur, mais ils sont chacun l’extension d’un mouvement unique à l’origine conçu comme une pièce de concert séparée. En effet, de même que le mouvement initial du concerto de Robert fut complété en 1845 par deux autres mouvements, Clara a d’abord commencé par un simple Koncertsatz, (1833) qu’elle fit ensuite précéder de deux mouvements. Mais la comparaison s’arrête là : Clara évoque davantage la virtuosité de Mendelssohn, Hummel et Chopin (jusque dans l’unique trombone de son orchestre) que les tourments de son futur époux. Les trois mouvements sont enchaînés, avec, en position centrale, une romance qui fait intervenir le seul violoncelle. Enrica Ciccarelli, qui a déjà enregistré l’œuvre dans le passé, la défend avec à la fois beaucoup de fougue et d’à-propos.


Créé à la Scala en 1913, Parisina de Mascagni a été repris en 1999 à Montpellier dans le cadre du Festival de Radio France. Matthias Bamert et l’Orchestre national donnent d’abord le somptueux Prélude du deuxième acte, faisant appel à un orchestre énorme - cinq clarinettes (dont l’impressionnante clarinette contrebasse), quatre trompettes, deux harpes, orgue - qui n’a pas grand-chose à envier aux grands noms du postromantisme. Dans les deux airs extraits du même acte, chantés par Denia Mazzola-Gavazzeni, qui tenait déjà le rôle-titre à Montpellier, le traitement de la voix et son association à l’orchestre évoquent davantage Puccini.


En début de programme, la chanteuse et la pianiste avaient donné un mini-récital assez inhabituel. Pauline Viardot, née Garcia (1821-1910), cantatrice, bien sûr, mais aussi pianiste et compositeur, a adapté, pour son propre usage, des mazurkas de Chopin, en demandant à Louis Pomey d’écrire des paroles permettant de transformer ces pièces en autant de mélodies pour voix et piano, qu’elle nomma Mazourkes. Dans l’intéressante brochure distribuée à l’occasion de ce week-end, Brigitte François-Sappey relève que Chopin accepta cet hommage, sans en être ravi. On peut le comprendre, tant le résultat est à faire pâlir d’envie la Castafiore ou Florence Foster Jenkins : les textes sont, disons, pittoresques, chaque pièce est assortie d’une spectaculaire vocalise et le piano est réduit à marquer le rythme, la soprano ayant confisqué la totalité de la mélodie.


Ce concert sera diffusé sur France-Musiques le jeudi 2 mai à 20 heures.



Simon Corley

 

 

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