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Passion secrète

Paris
Théâtre des Champs-Élysées
03/29/2002 -  



J.S. Bach : Passion selon Saint-Jean




Markus Brutscher (L’Évangéliste), Jörn Dopfer (Jésus), Johannes-Christoph Happel (Pilate, Pierre).

Bach-Vokalsolisten Köln, Orchestre de chambre de Cologne, Helmut Müller-Brühl (chef de chœur et direction).




Au regard de sa grande sœur selon Saint-Matthieu la beauté de la Passion selon Saint-Jean frappe peut-être de façon moins immédiate, par ses proportions réduites, son action moins dramatique et la plus grande sobriété des airs confiés aux solistes. Son caractère résolument peu opérratique pourra en éloigner certains amateurs de théâtre en musique, mais l’œuvre a aussi ses défenseurs, dont le plus illustre reste Schumann qui en vénérait l’audace et la « quintessence géniale. »



Composée d’instrumentistes modernes mais en effectif réduit, l’Orchestre de chambre de Cologne et son chef Müller-Brühl donnent une interprétation que l’on peut qualifier de classique, bien entendu un peu par la force des choses puisque ce type de formation ne peut proposer d’effluves romantiques à la Jochum ou de poétique baroque à la Brüggen. Ce choix intermédiaire n’offre apparemment guère de surprises à l’auditeur, d’autant plus que la lecture de Müller-Brühl reste de bout en bout très linéaire. Pourtant on ne s’ennuie pas une seule seconde à l’écoute de son orchestre, aussi limpide que félin, et qui redonne à cette musique la part de charme discret que lui avaient fait peut-être perdre des interprétations trop extrêmes. Dans le chœur final Ruht wohl (un des sommets absolus de toute la musique de Bach), pris sur un tempo ni trop allant ni trop majestueux, les musiciens atteignent en particulier un équilibre assez inouï entre angoisse sourde et tendresse infinie, conforme à la sérénité somme toute assez mystérieuse dans laquelle baigne cette œuvre.



De la distribution vocale, on retient surtout un Évangéliste engagé et musicien, malgré un timbre prégardianisant ne parvenant pas tout à fait à faire oublier l’original, et deux solistes très intéressants issus du choeur, la soprano Netta Or et l’alto Frédéric Meylan. Le chœur lui-même, ou plutôt l’ensemble vocal puisque ce sont tous des solistes se partageant les airs au fil des concerts, chante de façon vraiment remarquable, avec souffle, engagement, et précision sans faille. Une chose est sûre : malgré toute sa bonne volonté, ma voisine de gauche, obscur membre du troisième âge ayant fredonné un morceau sur deux, ne risque pas d’y être engagée !






Thomas Simon

 

 

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