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Paris
Cité de la musique
02/09/2002 -  

Magnus Lindberg : Chorale (création française) - Aura
Alban Berg : Concerto pour violon


Sarah Chang (violon)
Orchestre Philharmonia, Esa-Pekka Salonen (direction)


Chorale, la plus récente pièce orchestrale de Magnus Lindberg, créée à Leicester le 5 février dernier, se fonde sur le choral Es ist genug, notamment utilisé par Bach dans sa cantate O Ewigkeit, du Donnerwort. Un peu à la manière du troisième mouvement de la Sinfonia de Berio, le choral, présenté dans diverses harmonisations, est périodiquement occulté par des procédés de collage dans lesquels la patte du compositeur finlandais est immédiatement identifiable.


La découverte de cette courte pièce, en présence de Lindberg, fournissait l’occasion d’un habile rapprochement avec deux autres partitions : d’une part, Aura du même Lindberg, citée dans Chorale, mais qui fait aussi entendre de nombreux passages, aux cuivres et aux cordes, dans le style d’un choral ; d’autre part, le Concerto « A la mémoire d’un ange » de Berg, dont la conclusion se fonde sur la mélodie de choral utilisée par Lindberg dans Chorale.


Les fétichistes du nombre - et Berg en était ! - auront certainement apprécié qu’une de ses œuvres soit programmée le jour anniversaire de sa naissance. Techniquement assurée, Sarah Chang privilégie une approche plutôt (post-)romantique, sans trop d’aspérités, qui semble s’opposer à l’accompagnement, objectif et retenu, de l’orchestre. Cette apparente contradiction suggère une autre lecture, parfaitement recevable, de cette immense partition, plus d’une façon rétrospective que comme un drame vécu.


Dédiée à la mémoire de Lutoslawski, Aura (1994) est en quelque sorte le navire-amiral, par sa construction et sa durée (près de quarante minutes), de la grande série de compositions que Lindberg a dédiées à l’orchestre dans les années 1990, tant on y trouve réunies et développées les principales caractéristiques de son style. Salonen s’y trouve évidemment dans son élément, à la tête d’un Orchestre Philharmonia virtuose. La partition se conclut bien sûr... par un choral confié aux cordes, qui paraît tout droit issu de Sibelius (on pense par exemple à la péroraison de la Septième symphonie), qui aboutit à un lumineux accord parfait majeur. Comme Chorale.



Simon Corley

 

 

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