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Martinu, Bartok et le « folklore »

Paris
Centre tchèque
02/04/2002 -  

Bohuslav Martinu : Sonate pour piano et violoncelle n° 3, H. 340 - Les Ritournelles, H. 227 (trois extraits) - Musique de chambre n° 1, H. 376
Béla Bartok : Contrastes, sz. 111



Ensemble Calliopée

Deuxième de la série de quatre concerts consacrés cette saison par le Centre tchèque à Bohuslav Martinu (voir ici), la soirée d’hier, qui proposait une confrontation avec Bartok, aura permis de rapprocher de façon fort opportune la manière dont le compositeur tchèque et son confrère hongrois métamorphosent les éléments d’ordre « folklorique » identifiables dans leur musique.


Si les trois extraits des Ritournelles (1932), cycle de six pièces brèves pour piano, sont encore emblématiques de la période parisienne, plus cosmopolite, la sève nationale emplit les deux autres partitions au programme, qu’il s’agisse de la Troisième sonate pour piano et violoncelle (1952) ou de la très rare Musique de chambre n° 1 pour clarinette, piano, harpe et trio à cordes (1959), l’une des ultimes compositions de Martinu (d’abord intitulée Fêtes nocturnes puis Musique de nuit et qui ne fut finalement pas suivie d’aucune autre Musique de chambre…).


Mais cet aspect « folklorique » n’est pas la seule finalité, ni même la seule composante de ces partitions. Comme Bartok avec la distance ironique de ses Contrastes, qui mettent en valeur la clarinette gouailleuse et peu décorative de Renaud Desbazeille, Martinu introduit, de façon diffuse, d’autres modalités d’expression, notamment l’inquiétude et le mystère.


La Sonate est restituée par Véronique Marin (violoncelle) et Frédéric Lagarde (piano) avec une grande vigueur, parfois sans doute un peut trop martelée, le piano ayant tendance à couvrir le violoncelle. Rugosité, également, dans la Musique de chambre n° 1, où l’équilibre entre les pupitres laisse peut-être à désirer, sans que toutefois l’essentiel ne soit sacrifié : une mise en valeur des raffinements de l’instrumentation (notamment l’alliage du piano et de la harpe) et de l’atmosphère fantastique, dans l’esprit le plus exact du dernier Martinu, celui des Fantaisies symphoniques, des Fresques et des Paraboles.


Certes, dans la petite salle lumineuse du Centre tchèque, le demi-queue avoue parfois ses limites, les projecteurs sont braqués vers le public et le vent vient frapper contres les volets. Mais qu’importe : on écoute d’abord la présentation on ne peut plus adéquate de Guy Erismann, auteur de l’indispensable monographie publiée par Actes Sud, on ferme les yeux pour fuir la violence de l’éclairage, on songe à quelque maison isolée battue par les éléments et l’on se laisse envahir par la vague bienfaisante de la musique de Martinu…




Simon Corley

 

 

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