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Chapeau, Mesdames !

Gstaad
Eglise de Rougemont
01/02/2022 -  
Gaetano Donizetti : Linda di Chamounix : « O luce di quest’anima »
Vincenzo Bellini : La sonnambula : « Ah! non credea mirarti »
Giuseppe Verdi : La traviata : « E strano»
Franz Liszt : Rhapsodie hongroise n° 4Liebestraum n° 3
Charles Gounod : Faust : « Air des bijoux »
Franz Lehár : Die lustige Witwe : « Vilja-Lied »
Johann Strauss : Die Fledermaus : « Klänge der Heimat »
Victor Herbert : The Enchantress : « Art is calling for Me (I want to be a Prima Donna) »

Pretty Yende (soprano), Natalia Morozova (piano)


P. Yende (© Michel Racine)


Un sorcier vaudou se serait-il acharné sur le Festival, s’est demandé la fondatrice et directrice artistique du Festival de Nouvel An de Gstaad. Malgré les complications qui s’accumulent, Caroline Murat ne se laisse pas abattre et affronte les aléas avec une bonne dose d’humour. Les annulations d’artistes pour cause de covid se succèdent pourtant, à commencer par celle de la soprano Angel Blue, qui aurait dû ouvrir la seizième édition de la manifestation. Sans compter les reports de concerts parce que les musiciens attendent de pouvoir se faire tester pour entrer en Suisse. Une telle avalanche de mauvaises nouvelles en terrasserait plus d’un. Caroline Murat, elle, garde son sang-froid. Et annonce même avec fierté – et un peu de chance, il faut bien l’avouer – qu’elle a pu trouver au pied levé une remplaçante à Nadine Sierra en la personne de Pretty Yende. Chapeau !


Pretty Yende en récital dans l’église de Rougemont le 2 janvier, c’est un bonheur inespéré. La veille, la jeune soprano sud-africaine se produisait à Venise, dans le cadre du concert du Nouvel An de la Fenice. Le lendemain, elle était attendue à Valence pour les premières répétitions des Contes d’Hoffmann. Dans de telles circonstances, on aurait pu imaginer un programme se limitant à quelques airs passe-partout, mais c’est mal connaître la chanteuse : Prendy Yende n’a pas voulu se ménager et a enchaîné plusieurs airs belcantistes périlleux avant de terminer son programme sur des notes plus légères. Magnifique dans une superbe robe rouge, souriante et spontanée, la soprano a ébloui par des vocalises parfaitement ciselées, des aigus cristallins et un véritable sens des nuances. Au-delà de ces qualités purement vocales, la chanteuse a séduit par la facilité avec laquelle elle s’est coulée dans chacun des personnages, passant avec naturel et fluidité du tragique au comique, des larmes au rire. Chapeau !


Chapeau aussi à Natalia Morozova, la pianiste, qui n’a pu répéter qu’une heure seulement avec la chanteuse, sans compter le mal fou qu’elle s’est donné pour rassembler les partitions du programme. Natalia Morozova a fait bien plus qu’assurer : elle a été une accompagnatrice sensible et investie, particulièrement attentive à sa partenaire, dont elle suivait du regard les moindres gestes. Elle a aussi pu donner la pleine mesure de son talent dans une Quatrième Rhapsodie hongroise de Liszt passionnée et tourmentée à souhait. Ce n’est pas un sorcier vaudou, mais de bonnes fées qui se sont penchées sur ce festival d’exception !


Le Festival de Nouvel An de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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