About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un an plus tard

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/05/2021 -  
César Franck: Le Chasseur maudit
Maurice Ravel: Concerto en sol majeur – Boléro
Camille Saint-Saëns: Le Carnaval des animaux

Cédric Tiberghien (piano)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Alain Altinoglu (piano et direction)


A. Altinoglu (© Tim Claerhout)


Suite à de nombreux mois de fermeture, la Monnaie débute une saison qu’il faut espérer normale avec un programme de concert bienvenu. Après une aussi longue interruption, il aurait probablement été peu judicieux d’imposer d’emblée des titres trop sombres et ardus. Mais le reste de la programmation comportera des propositions plus pointues, avec des reprises de spectacles marquants, Lulu, du 2 au 18 novembre, et Les Huguenots, du 12 juin au 2 juillet.


Les institutions belges célèbrent l’année prochaine le bicentenaire de la naissance de Franck, mais d’ici là, quelques concerts mettront déjà en évidence cette figure majeure, en particulier à Liège. Une interprétation d’une remarquable netteté formelle et narrative du Chasseur maudit (1882) met en exergue l’énergie, le souffle et les idées d’écriture de ce poème symphonique puissamment évocateur. La direction rigoureuse et cohérente d’Alain Altinoglu, soucieux de clarté et des climats, révèle les grandes qualités individuelles et collectives de cet orchestre absent, contre son gré, sur la scène de la Salle Henry Le Boeuf depuis un an. Pour ce compositeur important, la Monnaie dévoile déjà ses intentions: l’orchestre jouera la Symphonie en ré mineur le 24 septembre 2022 et les Variations symphoniques quelques mois plus tard, le 30 décembre.


Le reste du programme demeure français. A lui seul, le dialogue au point entre Cédric Tiberghien et les bois dans le mouvement lent du Concerto en sol majeur (1931) de Ravel témoigne du travail de fond fourni par tous. Le soliste et le chef réussissent, d’ailleurs, dans l’Adagio assai à tenir le fil, là où d’autres, moins inspirés, finissent par y perdre l’auditeur. Mais ce pianiste à la tenue et à la régularité exemplaires se montre tout aussi capable de légèreté et de vitalité dans le reste du concerto, brillamment servi par un orchestre précis et effervescent.


Un second piano prend place sur la scène durant la courte pause pour permettre à Alain Altinoglu de s’associer à Cédric Tiberghien dans Le Carnaval des animaux (1886) de Saint-Saëns, célébré cette année à l’occasion du centenaire de sa disparition. Le duo joue parfaitement le jeu de cette pochade parodique et originale, le public applaudissant après chaque miniature, au risque de provoquer une superficielle discontinuité. Ce dernier goûte de toute évidence au jeu irréprochable de la contrebasse dans «L’Eléphant» et à celui du violoncelliste dans «Le Cygne». L’orchestre, disposé, pour l’occasion, en formation réduite, prend au sérieux l’irrésistible fantaisie zoologique, dont il restitue fidèlement la verve et l’imagination.


Et voici pour conclure une autre œuvre géniale, le Boléro 1928) de Ravel. Alain Altinoglu en canalise d’abord l’énergie, puis la restitue minutieusement, au fur et à mesure, dans une progression aussi inflexible qu’impeccable. Cette exécution aboutit ensuite sur un ton résolument noble et majestueux avant la déflagration finale qui déclenche, sans surprise, l’enthousiasme d’un public manifestement heureux de retrouver cette salle de concert après une si longue disette de musique vivante.


Le site de la Monnaie
Le site d’Alain Altinoglu
Le site de Cédric Tiberghien



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com