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Zurich renoue avec l’opérette

Zurich
Opernhaus
06/18/2017 -  et 21, 25, 29 juin, 2, 6, 9, 13 juillet 2017
Franz Lehár : Das Land des Lächelns
Piotr Beczala (Prinz Sou-Chong), Julia Kleiter (Lisa), Rebeca Olvera (Mi), Spencer Lang (Graf Gustav von Pottenstein), Cheyne Davidson (Tschang), Martin Zysset (Obereunuch)
Chor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Philharmonia Zürich, Fabio Luisi (direction musicale)
Andreas Homoki (mise en scène), Wolfgang Gussmann (décors et costumes), Susana Mendoza (costumes), Thomas Bruner (assistant aux décors), Franck Evin (lumières), Tieni Burkhalter (vidéo), Arturo Gama (chorégraphie), Kathrin Brunner (dramaturgie)


(© T + T Fotografie Toni Sutter)


Franz Lehár était un ami de Giacomo Puccini, si bien qu’on peut imaginer que Turandot a vraisemblablement incité le compositeur autrichien à chercher, lui aussi, une source d’inspiration dans l’exotisme de l’Extrême-Orient. Le Pays du sourire a ainsi été créé à Berlin en octobre 1929, trois ans après l’opéra de Puccini... et deux semaines avant le grand krach boursier. La première française a eu lieu à la Gaîté-Lyrique en 1932. Le titre de l’ouvrage est une allusion à la coutume chinoise exigeant de sourire dans n’importe quelle circonstance, bonne ou mauvaise. Le livret raconte l’histoire d’amour entre une comtesse autrichienne et un prince chinois à Vienne. Ce dernier est rappelé dans son pays et son amoureuse le suit. Mais, une fois installée à Pékin, celle-ci se rend compte qu’elle ne parvient pas à s’accommoder de la culture et du mode de vie de l’Empire du Milieu. Finalement, les différences culturelles auront raison du couple, qui doit se résoudre à se séparer, la comtesse décidant de rentrer en Europe. Une opérette sans « happy end », voilà qui n’est pas banal. L’ouvrage contient de nombreux « tubes », dont le « Duo du thé » et l’air célèbre entre tous « Dein ist mein ganzes Herz » (« Je t’ai donné mon cœur »), immortalisé notamment par Richard Tauber et Fritz Wunderlich.


Le metteur en scène Andreas Homoki, par ailleurs directeur de l’Opernhaus de Zurich, a conçu Le Pays du sourire comme un spectacle de revue, avec le grand escalier de rigueur et un immense rideau noir aux scintillements dorés. La touche chinoise est très légère, représentée seulement par une troupe de danseuses habillées en rouge. Andreas Homoki s’est concentré sur les deux personnages principaux et sur le couple « bouffe » qui leur sert de contrepoint, s’attelant à rendre crédible cette histoire d’amour impossible. Ce faisant, il a énormément simplifié l’intrigue, en supprimant plusieurs personnages secondaires et en taillant largement dans les dialogues. Si son spectacle, enlevé, plaisant et en fin de compte plutôt consensuel, a néanmoins récolté quelques huées au rideau final, c’est sûrement en raison de ces interventions « lourdes » sur la partition.


La distribution vocale est emmenée par un Piotr Beczala en superbe forme vocale. Prince ardent et passionné côté face, mélancolique et résigné côté pile, le ténor polonais déploie un timbre soyeux et lance des aigus éblouissants. Même si elle doit parfois forcer sa voix, Julia Kleiter incarne une Lisa déterminée et émancipée, avec de belles nuances vocales. A la tête du Philharmonia Zürich, Fabio Luisi propose une lecture raffinée et différenciée, précise et lyrique à la fois, de cette partition qui n’est pas sans rappeler Puccini dans l’instrumentation, l’effectif orchestral et la richesse mélodique.



Claudio Poloni

 

 

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