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Un Médecin bondissant et virevoltant

Geneva
Opéra des Nations
04/04/2016 -  et 6*, 8, 10, 12, 14, 16 avril 2016
Charles Gounod : Le Médecin malgré lui
Boris Grappe (Sganarelle), Stanislas de Barbeyrac (Léandre), Ahlima Mhamdi (Martine), Doris Lamprecht (Jacqueline), Clémence Tilquin (Lucinde), Franck Leguérinel (Géronte), Nicolas Carré (Valère), José Pazos (Lucas), Romaric Braun (Monsieur Robert)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Alan Woodbridge (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Sébastien Rouland (direction musicale)
Laurent Pelly (mise en scène), Chantal Thomas (décors), Laurent Pelly, Jean-Jacques Delmotte (costumes), Joël Adam (lumières)


(© GTG/Carole Parodi)


Un petit bijou d’opéra-bouffe ! Le Médecin malgré lui de Gounod actuellement à l’affiche à Genève vaut largement le détour. Une mise en scène enjouée, une distribution vocale de très belle tenue et une lecture musicale vivifiante font du spectacle une réussite sur tous les plans. Ecrit à peu près en même temps que Faust, Le Médecin malgré lui voit le jour à Paris en janvier 1858, alors que le chef-d’œuvre du compositeur ne sera créé que treize mois plus tard. Le Médecin est un savoureux mélange de passages parlés tirés mot pour mot de la pièce éponyme de Molière et d’épisodes musicaux composés sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré. La musique est une alternance de pastiches du XVIIIe siècle et de pages joyeuses et entraînantes rappelant Mozart et Rossini. « C’est décidément la plus jolie chose qu’on ait faite dans le genre comique depuis Grétry », écrivit Bizet. Le succès de l’ouvrage a été immédiat, avec plus de 140 représentations jusqu’en 1886. Puis l’opéra est tombé dans l’oubli, sans qu’on sache très bien pourquoi, tant ses qualités sont évidentes. Le Grand Théâtre de Genève donne peut-être à cette rareté l’occasion de d’occuper désormais la place qu’elle mérite sur les scènes lyriques.


La scénographe Chantal Thomas a conçu un dispositif de tréteaux évoquant le théâtre de rue de l’époque de Molière. Une spirale métallique suspendue dans les cintres est recouverte d’un bric-à-brac d’objets hétéroclites, dont certains finissent par tomber sur scène pour servir d’accessoires aux personnages, tel le balai qu’utilise Sganarelle pour frapper sa femme Martine. Transposant l’action à notre époque, Laurent Pelly a imaginé un spectacle drôle et sans aucun temps mort, où tout s’enchaîne avec rapidité et fluidité, à la manière des films burlesques américains, comme le metteur en scène le souligne lui-même dans le programme de salle. Si l’accent a clairement été mis sur la farce, le spectacle garde néanmoins toute sa finesse et sa délicatesse.


L’atout majeur de la production est sans conteste l’extraordinaire Sganarelle de Boris Grappe, faux médecin bondissant et virevoltant, aussi bon comédien que chanteur. La gouaille d’Ahlima Mhamdi en Martine rend, elle aussi, parfaitement justice au texte de Molière. On retient également le Léandre lyrique et solaire de Stanislas de Barbeyrac, le Géronte bedonnant et bouffon de Franck Leguérinel ainsi que la Jacqueline opiniâtre de Doris Lamprecht. Malgré quelques imprécisions, le chef Sébastien Rouland insuffle fraîcheur et dynamique à ce spectacle qui fera date.



Claudio Poloni

 

 

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