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Un Américain à Paris

Paris
Salle Pleyel
09/20/2014 -  
Johannes Brahms : Concerto pour violon, opus 77 – Symphonie n° 1, opus 68
Nikolaj Znaider (violon)
The Cleveland Orchestra, Franz Welser-Möst (direction)


N. Znaider (© George Lange)


Un orchestre américain à Paris, et pour deux concerts! L’occasion est trop bonne, la chose se faisant rare pour des raisons économiques le plus souvent, diplomatiques et politiques parfois. Après Cleveland c’est un autre des «Big Five», le Symphonique de Chicago, qui sera fin octobre avec Riccardo Muti, dernier à honorer la salle Pleyel de sa visite. Et il faudra attendre avril 2015 pour entendre le Philharmonique de New York à la Philharmonie de Paris.


On avait manqué le quasi centenaire Orchestre de Cleveland à la Philharmonie de Berlin où, conformément aux exigences de la Musikfest, il jouait un programme entièrement consacré au Munichois Jörg Widmann, autrefois compositeur en résidence auprès de cette phalange. A Paris, ils n’auront donné que son Teufel Amor (en création française), hymne symphonique d’après Schiller (2009), lors du second concert, en complément d’un programme consacré à Brahms, tout comme l’était le premier. Programme typique de tournée avec le Concerto pour violon, la Première Symphonie et un soliste de marque, Nikolaj Znaider, qui se partage désormais entre sa carrière de violoniste et celle de chef. On l’avait entendu il y a juste deux ans dans la même salle à la tête de l’Orchestre philharmonique de Radio France, essayant d’écraser de toute sa puissance le pianiste Daniil Trifonov dans le Premier Concerto de Tchaïkovski. Souvenir mitigé!


Ici, c’est Franz Welser-Möst, directeur musical à Cleveland depuis treize saisons – ayant très récemment quitté son poste de directeur musical du Staatsoper de Vienne, démission en forme de claquage de porte pour des «différences sur des points de vue artistiques» avec l’intendant, Dominique Meyer – qui menait l’orchestre dans sa tournée européenne.


Avouons d’emblée notre déception. Après avoir entendu à Berlin tant d’orchestres européens passionnés et passionnants, on est sorti avec l’impression d’avoir entendu une superbe mécanique, parfaitement huilée, dans une démonstration impeccable mais sans passion. Musiciens (d’âge moyen très cheveux argentés) le nez dans leur partition, mise en place impeccable, équilibre indéniable, accords raides comme des gratte-ciel, sonorité propre à l’américaine et un rien sèche, privilégiant les détails mais sans véritable chaleur. Autre public, autres oreilles? Le contraste avec les orchestres allemands entendus à Berlin était-il trop grand? L’orchestre de George Szell, Lorin Maazel et Christoph von Dohnányi restera t-il à jamais ancré dans cette tradition dont s’éloigne à peine, c’est perceptible dans son attitude physique, le chef viennois?


Nikolaj Znaider est un violoniste à la technique solide et impressionnante. Sa sonorité – il joue un Guarnerius del Gesù, le «Kreisler» de 1741 – est plutôt à la pointe sèche comme on a pu le constater dans la Sarabande de la Deuxième Partita de Bach donnée en bis, mais son jeu est d’une précision redoutable. Il a donné du Concerto de Brahms une interprétation assez objective, plus à la recherche de l’impeccabilité que de l’émotion, voie dans laquelle l’orchestre l’a suivi. La Première Symphonie de Brahms sonnait indubitablement très viennoise de style. De belles couleurs, de bons tempi mais on cherchait en vain, de la part d’un chef qui, à 54 ans, est désormais au zénith de sa carrière, une empreinte vraiment personnelle sur une œuvre aussi rabâchée du répertoire. On l’a trouvée simplement terne et, comme la performance de l’orchestre, admirable mais pas adorable.


Contrairement aux concerts donnés aux Proms de Londres, qui comportaient chacun une œuvre de Widmann et avaient attiré peu de public, ces deux concerts étaient très courus et ont reçu de la part du public un accueil très enthousiaste.


Le site de l’Orchestre de Cleveland



Olivier Brunel

 

 

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