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12/03/2022
« Une prière »
Ernest Bloch : Suite hébraïque : 1. Rapsodie [1] – Three Scenes from Jewish Life [2]
Maurice Ravel : Deux Mélodies hébraïques : 2. « Kaddish » [3]
John Williams : Schindler’s List : Thème [4]
Max Bruch : Huit Pièces, opus 83 : 5. « Rumänische Melodie » [5] – Kol Nidrei, opus 47 [6]
Traditionnel : Morenica (arr. Johan Farjot) [7]
Dimitri Chostakovitch : De la poésie populaire juive, opus 79 : 9. « La Belle Vie » [8]
Béla Kovács : Sholem-alekhem, rov Feidman! [9]
Serge Prokofiev : Ouverture sur des thèmes juifs, opus 34 [10]

Karine Deshayes [7] (mezzo), Pierre Génisson [5, 7, 9, 11] (clarinette), Deborah Nemtanu [11], Sarah Nemtanu [11] (violon), Ensemble Contraste : Arnaud Thorette [1, 4, 5 à 8, 11] (alto), Antoine Pierlot [2 à 4, 7, 11] (violoncelle), Johan Farjot [1 à 3, 5 à 11] (piano)
Enregistré à Paris (novembre 2020) – 60’53
Alpha 763 (distribué par Outhere)


Sélectionné par la rédaction





Ce n’est pas une prière que convoque ce passionnant programme de musique de chambre de l’Ensemble Contraste mais des prières de confession judaïque ainsi que des compositions ayant trait à la religion.


On y trouve bien sûr le « Kaddish », prière des morts, première des Deux Mélodies hébraïques de Ravel, ici interprétée par un duo piano-violoncelle (déchirante déclamation d’Antoine Pierlot), mais aussi le très lyrique Kol Nidrei de Bruch par Arnaud Thorette à l’alto et le très orientalisant Sholem-alekhem, rov Feidman ! du compositeur hongrois Béla Kovács (1937‑2021), avec la clarinette aux accents klezmer de Pierre Génisson, et les Trois Scènes de la vie juive, en fait trois prières, de Bloch, également avec le violoncelle d’Antoine Pierlot.


Parmi les pièces entrant dans la thématique, le thème du film La Liste de Schindler de John Williams, arrangé pour alto et violoncelle par Johan Farjot, et Morenica, un langoureux chant traditionnel en ladino arrangé par Johan Farjot pour un quatuor avec clarinette dont le mezzo‑soprano Karine Deshayes est la soliste, ainsi que la très mélancolique « Mélodie roumaine » de Bruch réunit piano, alto et clarinette. Chostakovitch est aussi présent avec « La Belle Vie » (De la poésie populaire juive), arrangé pour alto et piano.


Le piano de Johan Farjot, également arrangeur de certaines de ces pièces, est le soutien permanent de ce programme hautement recommandé, comme il s’en explique dans la notice en duo avec le son complice de toujours, l’altiste Arnaud Thorette, tant pour son contenu spirituel que par l’excellent niveau des participants et la qualité de cette musique de chambre qui allie étroitement la tradition à la musique savante du XXe siècle. L’Ouverture sur des thèmes juifs en est un bel exemple, synthèse entre la musique et la tradition instrumentale klezmer composée pendant l’exil américain de Prokofiev, qui permet l’Ensemble Contraste et ses solistes invités de conclure de façon symphonique ce programme très attachant par sa dimension spirituelle.


Olivier Brunel

 

 

 

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