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11/07/2009
Edvard Grieg : Sonate pour violon et piano n° 3, opus 45
Nikolai Medtner : Sonate pour violon et piano n° 3, opus 57 «Epica»

Svetlin Roussev (violon), Frédéric d’Oria-Nicolas (piano)
Enregistré à la Ferme de Villefavard (novembre 2008) – 65’14
Fondamenta FON-0902002 (distribué par Intégral) – Notice de présentation trilingue (français, anglais, japonais)






Déjà remarqués individuellement dans leur parcours discographique (voir ici et ici), le pianiste Frédéric d’Oria-Nicolas et le violoniste Svetlin Roussev réunissent leurs forces dans un disque de très haute tenue, laissant présager – on l’espère – la poursuite de leur collaboration artistique. L’osmose est, en effet, réelle entre le piano riche en sonorités, mûr de frappe et merveilleusement mobile du Français formé en Russie et le violon débordant d’intensité et de sensibilité du Bulgare solidement installé aux avant-postes du Philharmonique de Radio France. De la Troisième sonate (1887) de Grieg, les deux compères livrent une interprétation fervente et concentrée dans l’Allegro molto ed appassionato, confidente et sobre dans l’Allegretto espressivo alla Romanza, pimpante et lyrique dans l’Allegro animato. Tout au plus regrette-t-on, par moments, des sonorités qu’on attendrait plus rondes et une longueur d’archet qu’on souhaiterait plus régulièrement habitée.


Mais le prix de ce disque réside incontestablement dans la rare Troisième sonate (1938) de Medtner, enflammée trois quarts d’heure durant. Comme le relève Tatiana Zelikman dans la notice, «en dehors des qualités purement artistiques, l’ampleur de la partie de chacun des deux instruments, l’utilisation maximale de leur capacité et en même temps leur équilibre absolu – malgré l’intensité et la virtuosité de la partie piano, qui ne couvre jamais le violon – font de cette sonate une des œuvres les plus précieuses du répertoire de musique de chambre». De l’Introduzione – Allegro au Finale – Allegro molto, la cohésion et l’harmonie entre les deux interprètes, toujours parfaitement en phase, ne manquent pas d’impressionner. Sans chute de tension aucune (… ce qui constitue une performance, notamment dans le dense premier mouvement), le duo restitue cette musique en perpétuelle transformation sans jamais tomber dans le piège de l’asphyxie ou de l’ennui.


Tels des relayeurs de fond, les deux solistes semblent sans cesse s’échanger les rôles et les mélodies. On admire ainsi la précision et la vivacité du coup d’archet de Svetlin Roussev, qui semble avoir dans le sang les rythmes dansants du Scherzo – Allegro molto vivace e leggiero. D’un toucher qu’on pourrait qualifier de scriabinien, Frédéric d’Oria-Nicolas porte quant à lui l’Andante con moto avec une finesse et une objectivité qui magnifient cette page de musique russe jusqu’au bout des ongles, tapissant un cadre sonore où le lyrisme des thèmes du violon n’en sort que grandi. Bref, c’est l’amour de la musique qui se dégage de ce disque à la présentation soignée et à la prise de son impeccable : un travail d’architecte autant que de passion.


Le site de Frédéric d’Oria-Nicolas
Le site de Fondamenta


Gilles d’Heyres

 

 

 

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