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Pygmalion: la belle affaire

Montpellier
Le Corum (Salle Pasteur)
07/24/2014 -  et 26 juillet 2014 (Beaune)
Jean-Philippe Rameau: Castor et Pollux (version de 1754)
Colin Ainsworth (Castor), Florian Sempey (Pollux), Emmanuelle de Negri (Télaïre), Clémentine Margaine (Phébé), Sabine Devieilhe (Cléone, Une Suivante d’Hébé, Une Ombre heureuse), Christian Immler (Jupiter), Virgile Ancely (Le Grand Prêtre de Jupiter), Philippe Talbot (Un Athlète, Mercure, un Spatiate)
Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon (direction)


R. Pichon (© Jean-Baptiste Millot)


Lors de sa vingt-neuvième édition, du 13 au 26 juillet, le festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon a représenté pas moins de trois opéras en version de concert : une rareté absolue de Leoncavallo, Zingari, le 15, un ouvrage méconnu de Donizetti, Caterina Cornaro, le 22 et Castor et Pollux de Rameau le 24, un choix, cette fois, relativement peu original, encore que cette tragédie n’est probablement pas aussi souvent exécutée que cela, mais qui s’inscrit dans le cadre de l’inévitable deux cent cinquantième anniversaire de la mort du compositeur.


Raphaël Pichon et Pygmalion, en résidence à l’Opéra national de Bordeaux depuis cette année, en interprètent la version de 1754 avant de la rejouer à Beaune deux jours plus tard et après l’avoir exécutée, trois jours de suite en mars, à Besançon, Paris et dans la préfecture girondine dans une distribution différente. Le chef et l’ensemble qu’il a fondé en 2005 poursuivent ainsi un cycle consacré aux versions tardives des tragédies de Rameau, entamé avec Dardanus et Hippolyte et Aricie. La formation assure une prestation parfaitement décantée et minutieusement élaborée qui témoigne, à chaque instant, d’invention, de rigueur et de souplesse. La tragédie progresse en s’appuyant sur une dynamique et sur des tempi ajustés en permanence, de sorte que l’interprétation s’épanouit avec le plus parfait naturel. Le niveau instrumental suscite l’admiration grâce à la précision tant des interventions que de la mise en place et à la sonorité, particulièrement séduisante. Pygmalion constitue un bel exemple d’ensemble sur instruments anciens dont l’exigence et la maîtrise se situent au même niveau que celui des orchestres symphoniques les plus réputés.


Le bilan vocal s’avère lui aussi excellent, même si les titulaires des rôles de Castor et de Pollux, Colin Ainsworth et Florian Sempey, imprègnent peu la mémoire. Le ténor et le baryton se complètent bien l’un l’autre et chantent avec sensibilité en déployant un timbre agréable, surtout celui, accrocheur, du premier, mais l’attention se porte davantage vers la Télaïre de haute tenue d’Emmanuelle de Negri, qui ornemente de bien belle façon et maîtrise les affects avec raffinement, et la Phébé ample et profonde de Clémentine Margaine, dont le chant, revêtant de saisissants accents dramatiques, ne paraît jamais surjoué. Sabine Devieilhe a moins à chanter en comparaison mais la soprano à la voix pure et à la technique sans faille confirme les espoirs portés en elle. Le rôle de Jupiter échoit à Christian Immler, dont la voix caverneuse, droite et tranchante convient évidemment au roi des dieux tandis que Virgile Ancely et Philippe Talbot assurent convenablement leur prestation. Les choristes de Pygmalion, applaudis comme il se doit, se hissent, quant à eux, au même degré d’excellence que les instrumentistes.


Le site de Pygmalion



Sébastien Foucart

 

 

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