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Lourmarin

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Impromptus et Fantaisies

Lourmarin
Château
07/24/2014 -  
Franz Schubert : Impromptus, D. 899
Frédéric Chopin : Impromptus n° 1, opus 29, n° 2, opus 36, et n° 3, opus 51 – Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Fantaisie en fa mineur, opus 49
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie en ré mineur, K. 385g [397]
Felix Mendelssohn : Fantaisie en fa dièse mineur, opus 28

Mika Akiyama (piano)




Pour les habitués de La Roque d’Anthéron, le nom de Lourmarin est familier, car le temple de cette localité située entre le grand et le petit Luberon accueille certains concerts du festival dans un cadre plus intimiste que celui du parc du château de Florans. Le village vauclusien est dominé par un château (XVe-XVIe) construit par Foulques d’Agoult – ici aussi un nom qui parle aux mélomanes, au travers de Marie de Flavigny (1801-1876), mariée, durant huit ans, au comte Charles d’Agoult: elle en eut deux filles avant de devenir la mère des trois enfants de Liszt, dont Cosima, la future épouse de Wagner. Propriété de l’Académie d’Aix, le bâtiment est géré et entretenu par une fondation reconnue d’utilité publique qui porte le nom de Robert Laurent-Vibert (1884-1925), un industriel lyonnais qui l’avait acquis en 1921 et en avait dirigé la restauration. Réalisant posthumément son projet de villa Médicis provençale, la fondation accueille et soutient chaque été de jeunes artistes de toutes disciplines et organise tout au long de l’année concerts et conférences.


En 1999, la création du festival Musiques d’été a ajouté un nouveau temps fort aux activités culturelles du château de Lourmarin. Se prolongeant jusqu’au début de l’automne, la manifestation, qui inclut une représentation théâtrale, la projection d’un film en plein air et une soirée de jazz, est essentiellement consacrée au piano: ainsi de cette seizième édition qui, du 9 juillet au 11 octobre, permet, les lundis et jeudis, de découvrir de jeunes talents, dont certains jouissent déjà d’une notoriété naissante (Florian Puddu, Daniel Propper, David Violi...), ou de retrouver des artistes consacrés (Bruno Rigutto, Alexandre Brussilovsky, le Quatuor Voce). Certains jours, des tables et des chaises sont installés sur les terrasses, afin d’inciter le public à apporter un pique-nique et à profiter ainsi du lieu et du panorama avant le spectacle.



M. Akiyama (© Fondation Laurent-Vibert)


Mika Akiyama (née en 1973) donne consécutivement deux programmes différents: le second, en remplacement du jeune Guillaume Sigier, associe Mozart, Beethoven et Chopin, tandis que le premier offre une proposition à la fois originale et bien conçue, entièrement à base d’Impromptus et de Fantaisies. Résidant en France depuis 1996, la pianiste japonaise explique qu’elle a inséré dans les quatre Impromptus D. 899 (1827) de Schubert, présentés dans l’ordre, les trois Impromptus (1837, 1839 et 1842) et la Fantaisie-Impromptu (1834) de Chopin, joués dans le désordre mais de façon à favoriser des enchaînements harmonieux du point de vue des tonalités: excellente idée, ne serait-ce que pour valoriser ce pan relativement négligé dans l’œuvre du compositeur polonais, alors qu’il comprend de véritables perles, notamment le Deuxième.


Mika Akiyama, qui fut notamment l’élève de Germaine Mounier à l’Ecole normale, cabotine et minaude heureusement moins à son clavier que quand elle s’adresse aux spectateurs. Dans la salle à manger (climatisée) au rez-de-chaussée du château, où sont disposées une centaine de chaises pliantes, le Steinway sonne bien, nonobstant une amplitude dynamique relativement faible, et l’interprétation, tout en souplesse (sinon dans les triolets du Premier Impromptu de Chopin), plus aimable et élégante que profonde, n’est nullement gâchée par de menues hésitations.


Après cette copieuse première partie, la seconde est placée sous le signe de la Fantaisie – la Fantaisie-Impromptu de Chopin suggérait d’ailleurs elle-même un tel rapprochement. Le parallèle Schubert/Chopin aurait pu se poursuivre, avec la Wanderer-Fantasie du premier et la fa mineur (1841) du second: de fait, c’est celle-ci, abordée de façon très naturelle malgré une conception unitaire, d’une seule coulée, qui conclut le récital. Mais Chopin est précédé, cette fois-ci, de Fantaisies de deux autres auteurs: la ré mineur (1782) de Mozart, très investie, et la fa dièse mineur (1833), parfois appelée Sonate écossaise, de Mendelssohn, qui fait son effet et conduit à s’interroger sur sa relative rareté tant au concert qu’au disque. En bis, Mika Akiyama prolonge avec Chopin, choisissant la Première des trois Valses de l’Opus 64 (1847), sans précipitation ni prétention de démonstration virtuose.


Le site du festival des Musiques d’été



Simon Corley

 

 

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