About us / Contact

The Classical Music Network

Cambrai

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Piano au musée

Cambrai
Musée
07/13/2014 -  
Johann Sebastian Bach : Suite française n° 6, BWV 817: Allemande, Courante & Sarabande
Franz Schubert : Impromptus, D. 935 – Winterreise: «Der Lindenbaum», D. 911 n° 5 (arrangement Liszt)

Ferenc Vizi (piano)




Le festival Juventus se rend deux fois au musée: après le musée Matisse du Cateau-Cambrésis, c’est le musée de Cambrai, sis en l’ancien hôtel de Francqueville (1720), qui accueille un récital de Ferenc Vizi (né en 1974), donné pour un public restreint, en raison de l’exiguïté de la salle, sous Un étang dans la vallée de Chevreuse (1836) d’Emile Lambinet (1815-1877) et sur un piano appartenant à ses collections.


Présenté sur le cartel comme étant de facture française et daté de 1815-1820, il porte pourtant au devant la signature du facteur berlinois Theodor Stöcker (1811-1878), actif entre la fin des années 1830 et 1870 environ et réputé pour son usage de la mécanique «inversée» – le marteau frappe la corde par au-dessus et non par en dessous. Restauré en 1969 par l’Alsacien Butterlin, il comprend un clavier d’un peu plus de sept octaves – ce qui accréditerait une conception aux alentours de 1850.


Toujours est-il que cet instrument révèle des basses fines, un médium moelleux et des aigus cristallins, déployant une puissance mesurée, qui ne sature jamais dans le petit volume de ce salon. L’amplitude dynamique est certes relativement restreinte mais la mécanique, même si elle ne semble pas toujours suivre les intentions de l’interprète, permet néanmoins une articulation précise, comme dans la Courante de la Suite française de Bach, que le pianiste hongrois offre, avec l’Allemande et la Sarabande, en début de récital – un cadeau de bienvenue initialement non prévu au programme, mais rien de tel qu’un peu de Bach pour un dimanche matin.


Mais l’essentiel de cette courte fin de matinée est dévolu aux Impromptus D. 935 (1827) de Schubert, dont Vizi interrompt en son milieu l’ordonnancement de quasi-sonate en quatre mouvements en insérant l’arrangement par Liszt (1839) du «Tilleul» extrait du Voyage d’hiver (1827), exactement contemporain. Alors que ce recueil est souvent abordé avec la profondeur et la componction qu’on pense devoir attribuer aux ultima verba pianistiques de Schubert, l’approche tient plus ici de la conviction que de l’expression ou du charme, tout en exploitant les caractéristiques de l’instrument: le tempo est allant – le Deuxième (Allegretto) s’apparente ainsi à une valse lente –, les aigus magnifiques – la dernière variation du Troisième (Andante) – et le Quatrième (Allegro scherzando) conclut avec une verve irrésistible.


Mais ce moment s’achève comme il avait commencé, c’est-à-dire avec Bach, en l’occurrence Menuet I de sa Première Partita.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com